[Inédit] L’Arabie saoudite ne financera plus les lieux de culte hors de ses frontières

Le secrétaire général de la Ligue islamique mondiale a annoncé Le secrétaire général de la Ligue islamique mondiale annonce que Riyad ne gérera et ne financera plus les lieux de culte hors de ses frontières, et qu’il était temps de confier les mosquées à des conseils d’administration locaux. 

Le secrétaire général de la Ligue islamique mondiale (LIM), fondée à La Mecque en 1962, Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa a annoncé que l’Arabie Saoudite ne financerait plus les lieux de culte à l’étranger.

Une révolution dans le monde musulman

Cet ancien ministre saoudien de la Justice a expliqué qu’il était temps notamment de « confier la mosquée de Genève à un conseil d’administration suisse, représentatif, avec un président élu ».  Il appelle à une consultation des musulmans du pays avec l’aide des autorités.

Une autogestion nécessaire

Parmi les pistes lancées pour couvrir le budget qui devra dorénavant être assuré par les musulmans de Suisse, il évoque des cotisations des fidèles et des dons de privés. «Il faut diversifier les ressources, si on ne veut pas de dépendance».

Une décision qui ne devrait pas se limiter qu’à la plus grande mosquée de Suisse.

« Nous allons prendre les mêmes dispositions dans le monde entier. Partout, il y aura un conseil d’administration local, mis en place en coordination avec les autorités nationales. Notamment pour des raisons de sécurité. Il faut veiller à ce que les mosquées soient placées entre des mains sûres, évidemment. Ensuite, nous n’interviendrons plus », a précisé Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, qui est aussi président de la Fondation Culturelle Islamique de Genève (FCIG).

Plus facile à dire qu’à faire

Trouver du jour au lendemain des ressources tout en restant indépendant, c’est plus facile à dire qu’à faire. « Plusieurs États ont des vues sur la mosquée, suivent son évolution, comme le Maroc, la Turquie, la Bosnie. Si le retrait de la LIM revenait à offrir un cadeau à un autre État, ce serait un cadeau empoisonné », constate Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen.

Un pari à relever pour la communauté musulmane d’Europe

Gageons que ce pari à priori difficile soit relevé par la communauté musulmane d’Europe et d’ailleurs, sachant que de nombreux lieux de cultes sont déjà gérés financièrement par des responsables et actifs locaux.

Une lourde responsabilité certes, mais qui ne doit pas être laissée au hasard et qui ne doit pas donner naissance à des divisions internes, qui fondamentalement mettront à mal les principes d’unité et de fraternité.

By Younes

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