Inde: des affrontements entre hindous et musulmans font plusieurs morts à Haryana

Reuters Charles Platiau

En Inde, de violents affrontements religieux ont lieu depuis deux jours entre hindous et musulmans dans l’État de l’Haryana, aux portes de la capitale, et ont déjà entrainé la mort de six personnes. Ils ont commencé lundi 1er août quand une procession hindoue a fait l’objet de caillassages, et depuis, des foules d’hindouistes attaquent les quartiers musulmans et les mosquées, les forçant à fuir.

Des attaques à répétition

« Le cortège était censé se déplacer d’un temple à l’autre mais des affrontements ont éclaté entre deux groupes sur le chemin, entraînant la mort de quatre personnes », a déclaré à Reuters Krishan Kumar, porte-parole de la police de Nuh. Il a déclaré que deux des morts étaient des membres de la garde à domicile, une force volontaire qui aide la police à contrôler les troubles civils. Dix autres policiers ont été blessés dans les affrontements, a-t-il ajouté. Lundi soir, cependant, la violence s’est propagée à Gurugram voisin, où une mosquée a été incendiée vers minuit, tuant une personne et en blessant une autre. Gurugram, anciennement connu sous le nom de Gurgaon, partage une frontière avec New Delhi et est devenu un centre d’affaires pour le pays, abritant plusieurs sociétés multinationales. Des ordonnances d’interdiction avaient déjà été émises pour le district après l’incendie de certaines de voitures lundi soir, et les écoles et collèges avaient reçu l’ordre de rester fermés mardi. « Les assaillants (qui ont incendié la mosquée) ont été identifiés et plusieurs d’entre eux ont été arrêtés », a déclaré la police de Gurgaon dans un communiqué mardi matin, ajoutant que la sécurité autour des lieux de culte avait également été renforcée. Le ministre en chef de l’Haryana, Manohar Lal Khattar, dans un message sur la plate-forme de messagerie X, anciennement connue sous le nom de Twitter, a également condamné l’incident à Nuh, où des ordonnances de couvre-feu ont été imposées et Internet coupé.

Pour Nilanjan Mukhopadhyay, écrivain spécialiste du nationalisme hindou, les autorités régionales de l’Haryana, tenues par les nationalistes hindous du BJP, ont une part de responsabilité dans ces violences, comme le rapporte RFI : « Les policiers disent eux-mêmes que cette procession n’aurait pas dû être autorisée, car ce district de Nuh connait de fortes tensions religieuses. Cela a donc été fait volontairement. Le BJP perd en popularité dans certaines zones, et c’est leur manière de polariser l’électorat. » Des centaines de paramilitaires ont été déployés en renfort dans cette zone, qui se situe juste à côté du quartier d’affaires de New Delhi. Certaines multinationales qui y opèrent ont recommandé à leurs employés de rester travailler de chez eux.

New Delhi, qui accueillera le sommet du G20 en septembre rappelle Le Monde, a été placée mercredi en état d’alerte et des milliers de forces de sécurité ont été déployées dans les villes alentour et aux portes de la mégalopole pour éviter tout débordement lors des rassemblements organisés dans la capitale et sa grande banlieue par deux groupes extrémistes hindous, le Vishwa Hindu Parishad (VHP) et son bras armé aux méthodes paramilitaires, le Bajrang Dal.

 

Ajib.fr, Le Media Musulman qui partage les bonnes nouvelles!

Rejoignez-nous sur notre chaîne Telegram

Suivez-nous sur YouTube

 

 

 

By Aya G

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *