Hijab et sport ne font pas bon ménage en France. Mise à part quelques associations et les clubs de gym, les clubs de sport ne tolèrent malheureusement pas les tenues « trop longues » ou « trop amples ». De ce fait, beaucoup de femmes voilées sont privées de sports collectifs comme le basket, ou le football. Cette semaine, l’ONU (Organisation des Nations Unies) propose à la FIFA d’accepter le foulard lors des compétitions féminines de football…

Un foulard à scratch pour jouer au foot ?

La FIFA interdit tout type de foulard depuis 2007, et ce, pour des raisons de sécurité. Cela exclu d’emblée toute musulmane portant le hijab. Wilfried Lemke, conseiller sportif au secrétaire général de l’ONU pour le sport au service de la paix et du développement, vient d’écrire de façon officielle au Président de la FIFA, Sepp Blatter, afin de mettre en avant une initiative de la Confédération asiatique. Cette proposition consiste à permettre aux femmes musulmanes de porter un foulard lors des matchs de football.

La réunion de la fédération, la 126e assemblée générale annuelle de l’International Football Association Board (Ifab), a eu lieu ce samedi en Angleterre. Le Prince Ali de Jordanie interviendra lors de cette rencontre, afin de proposer un foulard maintenu à l’aide d’une attache à velcro, ce qui éviterait tout risque de blessure. Wilfried Lemke déclare pour tenter de faire comprendre sa démarche que « la FIFA a la responsabilité de veiller à ce que tout le monde ait une chance égale de participer au football. » Il argumente en effet sur le fait que les femmes, et les filles en général trouvent une barrière les empêchant d’accéder à ses sports, réservés jusqu’alors à la gente masculine. Un message positif adressé à l’ensemble des pays du monde à son sens.

« Cela donnerait l’opportunité à de remarquables athlètes féminins de démontrer que porter un voile n’est pas un obstacle au succès dans la vie et le sport, et contribuerait à mettre en question les stéréotypes liés au genre et à entraîner un changement de mentalités », ajoute Ban Ki-moon, le conseiller spécial du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon.

Sport et hijab, quelles possibilités ?

Il est certain que théoriquement, le foulard n’est pas incompatible avec le sport. En Iran, les femmes pratiquent tout type de sports collectifs, mais également les arts martiaux, les sports tels que la gymnastique, l’escrime… Les vêtements doivent tout simplement être adaptés à l’activité et à la mobilité réclamée par les gestes des sportives. Les règles de sécurité et de mixité respectées, il n’y a aucune raison valable d’interdire la compétition aux sœurs.

Aujourd’hui, il est difficile d’intégrer dans notre société les clubs sportifs. Les tenues toujours plus courtes des joueuses de basketball, de football, de volleyball empêchent la sœur se couvrant le corps et les cheveux d’y accéder. Nous assistons à un défilé de jambes nues. On peut même s’étonner que dans certains sports la tenue de la femme soit plus courte que celle de l’homme. L’instrumentalisation de la femme est omniprésente. On lui fait croire qu’être nue la rend plus rapide, plus forte.

N’oublions pas que la femme ne peut se découvrir le corps, et même lorsqu’il n’y a que des personnes de son sexe. Il existe en effet une partie que la sœur doit préserver du regard des autres femmes : du nombril au genou d’après la majorité des ulémas. D’après un avis relaté de Abû Hanîfa, la ‘awra est également le ventre et le dos, et d’après l’école hanafite lorsque toutes les femmes présentes ne sont pas musulmanes, le corps entier, ainsi que les cheveux (Source : La maison de l’Islam). Les sœurs ayant accès à certains clubs de sports privés acceptant des horaires réservés aux femmes ne peuvent mettre de bikini, mais ont l’obligation de se couvrir, par pudeur, pour Allah.

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