A l’heure où la France dénonce l’afflux de migrants, surtout ceux dont la religion est l’Islam, elle semble oublier que ceux dont elle blâme la présence aujourd’hui, ont contribué à lui sauver la vie au moment où elle avait un genou à terre.
Il suffit de se pencher sur les nombreux prénoms gravés sur les monuments aux morts de la Grande guerre pour comprendre.
L’armistice, signé le 11 novembre 1918, met un terme à la Première Guerre mondiale (1914-1918), et fête la victoire des Alliés contre les Allemands. Un événement célébré chaque année mais qui passe sous silence le sacrifice de ces dizaines de milliers de Maghrébins tombés pour la France.
La base de données Mémorial Genweb fait état de 700 soldats morts en moyenne par jour lors de la première guerre mondiale. Les prénoms de ces soldats morts pour leur patrie donnent un aperçu des différentes origines représentées au sein de l’armée française.
Parmi les Jean, Pierre, Louis et autres Joseph et François habituels, d’autres plus exotiques dénotent au milieu de ces prénoms tirés du calendrier chrétien.
Les Mohammed, Ben Mohamed, et autres prénoms composés en Mohammed représentent à eux seuls 1717 soldats morts pour la France.
Ils font partie des 50 prénoms qui ont payé le plus lourd tribut à l’un des pires conflits au monde. Parmi ces musulmans, 1204 étaient nés sur le territoire algérien, 467 au Maroc et 18 en Tunisie.
L’hommage aux dizaines de milliers de musulmans venus du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et du reste de l’Empire français d’alors, morts au cours des deux guerres mondiales, n’a jamais eu lieu. Les cérémonies officielles, les livres scolaires n’ont jamais fait mention de ces héros oubliés de tous.
Morts au champ d’honneur, ils sont restés en marge de l’Histoire de France et des hommages de la République.