C’est le cœur serré que nous comptons désormais plus de 500 morts du côté palestinien, 14 jours après le début de l’offensive. Pour rappel, cette offensive fait suite à la mort de trois jeunes colons israéliens, dont les assassins n’ont jamais pu être identifiés. Bien qu’aujourd’hui beaucoup s’accordent à dire que l’offensive est la conséquence légitime des activités du Hamas, il est bon de rappeler que le parti n’a jamais revendiqué ces meurtres.

Bilan provisoire

Et pourtant, il est toujours aussi légitime d’après nos détracteurs de punir collectivement l’enclave la plus peuplée au monde pour ces événements. Côté israélien, les pertes sont minimes : on compte 18 soldats tués, militaires des forces d’occupation. L’armée israélienne affirme toujours son objectif de « briser la capacité du mouvement islamiste à atteindre le territoire israélien avec ses roquettes et ses combattants », roquettes qui n’ont pourtant pas touché qui que ce soit. L’armée de Tsahal affirme aussi que deux civils israéliens sont morts depuis le lancement de l’opération.

Aux dernières nouvelles et bien que les infrastructures d’utilité publique ne devraient pas représenter de cibles potentielles, un hôpital à Gaza a été bombardé, au moins cinq morts sont à déplorer.

Autre fait important, un soldat de Tsahal aurait été kidnappé par la brigade al-Qassam. Il s’agirait de Shaul Aaron, 20 ans. Tsahal a démenti les faits, affirmant qu’aucun soldat ne manquait à l’appel. En Cisjordanie et à Gaza, des effusions de joie ont pu être observées un peu partout. La vie d’un israélien valant celles de plusieurs palestiniens, beaucoup espèrent qu’en échange un grand nombre de prisonniers pourrait être libéré prochainement, mais sont aussi nombreux à craindre l’amplification des violences meurtrières en représailles à cet enlèvement. Une information qui reste à confirmer.

L’ONU brasse de l’air

Le Conseil de sécurité de l’ONU, inutile au possible, s’est réuni en urgence à la demande de la Jordanie. Il demande « l’arrêt immédiat des hostilités ». En 2008, l’ONU n’avait pu empêcher l’opération Plomb Durci qui avait causé la mort de près de 1’500 palestiniens dont plus de 400 enfants, et plus de 5’000 blessés. Cette opération était aussi constituée de bombardements et d’une offensive terrestre, le scénario se répète.

Les 15 pays membres du Conseil de sécurité ont demandé « un retour à l’accord de cessez-le-feu de novembre 2012 » et appelé au « respect des lois humanitaires internationales, notamment sur la protection des civils ». Barack Obama a indiqué que son chef de la diplomatie John Kerry allait se rendre au Caire lundi, afin de rechercher un « cessez-le-feu immédiat ».

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, en tournée au Proche-Orient a pressé Israël de «faire beaucoup plus» pour épargner les civils. Il a dénoncé «l’action atroce» de l’armée à Chajaïya, une banlieue à l’est de la ville de Gaza, où plus de 70 Palestiniens sont morts, dimanche. Des scènes apocalyptiques hantent encore nos esprits, identiques à celles auxquelles nous avons assisté en Syrie.

Ban Ki-moon doit se rendre lundi au Koweït, deuxième étape de sa tournée qui doit le conduire ensuite au Caire, à Jérusalem, Ramallah et Amman.