La conquête de l’Ouest par la finance islamique est en marche. En effet, les pays occidentaux sont de plus en plus séduits par cette alternative. C’est ce que constate le journal économique La Tribune qui annonce des « lendemains radieux » à la finance islamique. Elle constitue à la fois un remède aux multiples dérives du système capitaliste, mais aussi une opportunité à saisir afin de répondre à la forte demande des particuliers, et qui peut s’avérer fructueuse.

Une alternative à la crise pour les pays occidentaux

Selon des analystes de la Deutsche Bank, la finance islamique aura un succès considérable et verra ses actifs quasiment doublés au cours des cinq prochaines années.

Alors que les pays européens sont traversés par une crise financière sans précédente, la finance islamique est mise en avant par certains analystes occidentaux comme étant une possible solution pour y remédier. Dans cette perspective, un article de La Tribune annonce « les lendemains radieux » de cette finance « plus équitable ».

Cette finance mettrait un peu plus d’éthique, de transparence, et d’équité dans notre système financier dominé par le cercle vicieux de la spéculation et des intérêts.

Certes, la finance islamique n’est encore qu’à ses premiers pas, et ne représente qu’une infime partie des transactions financières mondiales. Mais, ses pratiques, basées sur une finance compatible avec la charia, connaissent un succès prometteur, une forte expansion dans le monde entier, et une croissance fulgurante.

Ce succès prometteur s’explique par son potentiel à répondre non seulement aux opportunités liées au développement économique, mais aussi à l’attente d’un nombre de plus en plus important de particuliers.

Des opportunités à saisir en matière d’investissements

Les banques conventionnelles européennes plombées par la crise de la dette doivent désormais céder des actifs, et se retirer de certains projets d’investissements, notamment dans l’immobilier.

Les banques islamiques pourraient donc récupérer le financement de gros projets immobiliers.

Selon une étude récente (15 février) de l’agence Standard and Poor’s, le marché des sukuk a atteint un montant de 84,5 milliards de dollars en 2011. Celui-ci a quasiment doublé depuis 2007, et sa croissance sera de plus en plus accélérée pour les prochaines années.

Les sukuk attirent l’attention de nombreux spécialistes conscients de son équité. En effet, ces obligations islamiques interdisent les intérêts. La rémunération peut être nulle, mais aussi très attractive en cas de succès.

Elle représente une diversification pour les investissements locaux et un moyen de dynamiser l’économie locale pour certains pays.

Une finance en réponse à la forte demande des particuliers

La communauté musulmane européenne espère depuis longtemps la mise en place de la finance islamique près de chez eux.

En France, les musulmans aspirent à posséder des comptes bancaires sans pour autant percevoir des intérêts, et, éventuellement devenir propriétaire de manière conforme avec leurs principes religieux.

Cette forte demande est une réelle aubaine pour les banques, qu’elles soient d’ailleurs islamiques, ou non. A titre d’illustration, le Crédit Agricole s’intéresse particulièrement à la finance islamique.

La première banque qui a ouvert le bal est finalement marocaine, la Chaabi Bank.

D’autres organismes proposent des produits financiers à la Oumma de France, France Sukuk, et Groupe Easy 570.

In fine, les pays occidentaux réalisent progressivement que la finance islamique détient un fort potentiel. On espère qu’il sera pleinement exploité par davantage de sociétés et de banques qui oseront se lancer dans l’aventure, et ce, très prochainement.