Le 19 juillet dernier, un projet de loi controversé était approuvé à la majorité par les députés israéliens.
Ce projet de loi reconnaît le droit à l’autodétermination au seul peuple juif. « Israël est l’Etat-nation du peuple juif dans lequel il réalise son droit naturel, culturel, historique et religieux à l’autodétermination », précise le texte.
Une nouvelle provocation que les députés arabes membres de la knesset n’ont pas manqué de dénoncer.
En revanche, les israéliens n’ont pas boudé leur plaisir, notamment le premier ministre Benyamin Nétanyahou qui a déclaré satisfait : « C’est un moment décisif dans les annales du sionisme et de l’histoire de l’Etat d’Israël ».
La loi promulguée juste après le 70e anniversaire de la naissance de l’état sioniste, retire par ailleurs à l’arabe son statut de langue officielle au côté de l’hébreu. Les Arabes résidents en Israël (20% de la population), estiment ce texte discriminatoire à leur égard.
Une discrimination que les députés arabes ont dénoncée auprès des Nations unies. Les élus de la Liste unifiée de la Knesset et l’Autorité palestinienne vont demander aux Nations unies une résolution contre l’état hébreu. La résolution contre la loi de l’Etat nation sera déposée en septembre avant l’Assemblée générale des Nations unies.
L’action menée par les élus arabes est considérée par le gouvernement israélien comme une « trahison », le ministre du tourisme, Yariv Levin espère même un procès.
« J’espère que le système judiciaire agira », a-t-il clamé.
Des menaces qui n’ont pas effrayé outre mesure les élus arabes, comme en témoigne la députée Aida Touma-Sliman, qui affirment que « la loi fait d’Israël un Etat d’apartheid officiel » et qu’il « ne s’agit pas d’une affaire israélienne interne, mais une loi qui nécessite une intervention forte et urgente de la communauté internationale et de l’ONU . »
Le député Ahmed Tibi a déclaré que les Arabes sont considérés par l’état hébreu comme des « citoyens de seconde zone ». Il a condamné cette loi qui « crée une hiérarchie entre les citoyens selon leur origine ».