Par : Tamime Khemmar.
Il n’y a pas une plus grande fraternité que celle de l’Islâm, car c’est une fraternité en Allah, issue de Son amour et qui demeurera forte et sincère comme toute chose qui se rapporte au Bienfaisant et Miséricordieux Seigneur.
Seulement cette fraternité a des obligations qui lui sont indissociables dont la plus importante : la solidarité.
La plus grande solidarité étant bien sûr celle du don de l’argent et de tout bien que l’on possède et qui nous est cher.
Envoyons donc nos dons à tous nos frères affligés et démunis, dans la Palestine occupée et dans toutes les contrées de la terre et soyons solidaires avec eux pour l’amour d’Allah, sans trop se soucier de qui a raison et de qui a tort. Car, nous parlons de gens qui ont faim et soif, qui ont froid et qui sont sans abri et subissent l’injustice de toute une coalition d’ennemis uniquement parce qu’ils disent : Lâ ‘ilâha ‘illa-l-lâh !
Mais comment leur faire parvenir nos aides et être sûr que celles-ci leur parviendront ?
Comme on doit s’efforcer de gagner son argent licitement on doit s’efforcer de le donner à celui qui le fera parvenir à ceux qui le méritent et s’assurer de cela. Bref, on doit s’appliquer dans cette grande œuvre et veiller à son aboutissement.
Mais, si l’on ne trouve personne pour transmettre notre don à quelqu’un qui est en chine ou en Birmanie ?
Rien n’est plus facile. Écoutez ce récit que rapporta Abou Houraïra (Qu’Allah agrée) d’après le Prophète [ﷺ] :
« Un des fils d’Israël demanda à un autre de lui prêter mille dinars. Celui-ci lui dit :
– Apporte-moi les témoins pour que je les fasse témoigner.
Il lui répondit :
– Allah suffit comme témoin.
– Il lui dit alors :
– Apporte-moi alors le garant.
Il lui répondit :
– Allah suffit comme garant.
-Tu dis vrai. Lui dit-il et il les lui donna jusqu’à un délai convenu.
L’emprunteur partit en mer et accomplit ses affaires puis chercha un bateau pour s’embarquer et revenir à son créancier, en raison du délai convenu, mais il ne trouva point de bateau.
Il prit alors une planche de bois et la perça. Il y introduit les mille dinars et une lettre de sa part pour son compagnon et réajusta l’endroit du trou.
Puis, il s’en alla à la mer et dit :
– Allâhoumma (mon Seigneur) Tu sais bien que j’ai emprunté d’untel mille dinars. Il m’a alors demandé un garant. Je lui ai dit : « Allah suffit comme garant. » Il T’a agréé et il m’a demandé un témoin. Je lui ai dit : « Allah suffit comme témoin. » Il T’a agréé. Or, j’ai fait mon possible pour trouver un bateau pour lui envoyer son dû, mais je n’en ai trouvé aucun. Je Te les confie donc.
Il jeta la planche à la mer et lorsqu’elle s’éloigna de lui, il s’en alla, cherchant toujours un bateau pour rentrer dans son pays.
L’homme qui lui avait emprunté l’argent sortit voir si un bateau arrivait lui ramenant son argent. Il vit la planche qui contenait l’argent. Il la prit comme bois pour sa famille, et lorsqu’il la scia, il trouva l’argent et la lettre.
Celui à qui il avait emprunté l’argent arriva et lui ramena les mille dinars et lui dit :
– Je jure par Allah que je n’ai cessé de chercher un bateau pour te ramener ton argent, mais je n’en ai trouvé aucun avant celui dans lequel je viens d’arriver.
Le créancier lui demanda :
– M’as-tu envoyé quelque chose ?
Il lui répondit :
– Je te dis que je n’ai pas trouvé un bateau avant celui dans lequel je viens d’arriver.
Il lui dit :
– Allah a fait parvenir à ta place ce que tu as envoyé dans la planche de bois. Repars donc, avec les mille dinars, clairvoyant. »[1]
Allah fera aussi parvenir n’importe quelle chose que s’échangeront deux âmes qui s’aiment en Allah et qui sont sincères l’un envers l’autre.
Donne ton aumône au premier pauvre que tu trouveras au coin de la rue et demande à Allah de la remettre à ton frère le plus lointain de ton corps, le plus proche de ton cœur, et repars donc clairvoyant !
Notes de l’auteur :
[1] Al-Boukhârî (2291) Traduction adaptée.