Enquête en cours en Malaisie après le scandale de la fausse viande halal

En Malaisie, le New Straits Times, un média local, a révélé le 21 décembre une enquête démontrant qu’une partie de viande halal importée dans ce pays ne le serait pas.

D’après le média, pendant plus de 40 ans, un cartel de commerçant aurait importé et vendu de la fausse viande halal en Malaisie. Ces révélations ont provoqué l’indignation générale des musulmans malaisiens qui constituent plus de 60 % de la population. L’opinion a été extrêmement choquée chacun se demande comment cette viande a pu passer le contrôle du JAKIM, le Département malaisien du Développement de l’Islam.

Une enquête au niveau national a été déclenchée par le gouvernement ; tout comme à Singapour, le petit pays voisin à l’extrême sud du pays.

Le New Straits Times affirme dans son enquête que la viande provenant de plusieurs pays du monde dont le Brésil, la Bolivie, le Canada, la Chine, la Colombie, le Mexique, l’Espagne et l’Ukraine, était passée en contrebande à la douane malaisienne. Un système de corruption rodé avait été mis en place avec les douaniers qui fermaient les yeux contre de l’argent ou des faveurs intimes.

A l’arrivée, la viande était ensuite étiquetée halal et acheminée partout dans le pays et à l’étranger. Ce scandale aura des conséquences graves pour ce pays qui tentait de devenir une plaque tournante du marché du halal mondial dans les années à venir, avec actuellement un marché qui pèserait plusieurs milliards de dollars.

Les autorités malaisiennes ont déclaré qu’une Commission d’enquête royale allait être mise en œuvre.

« (…) la mise en place d’une commission royale d’enquête (RCI) pour enquêter sur l’utilisation abusive de logos halal pour la contrebande de viande est la meilleure étape » a déclaré le ministre des Affaires islamiques du pays.

Du coté de Singapour le gouvernement a appelé, en attendant, sa population musulmane à ne consommer que de la viande approuvée par l’Agence alimentaire de Singapour (SFA).

Le New Straits Times a également révélé que parmi les viandes importées, il y aurait du kangourou et du cheval, ce qui a été démenti par la suite par des analyses du Département de chimie de Malaisie.

Le sénateur Datuk Zulkifli Mohamad Al-Bakri a pour sa part démenti les allégations du média qui affirmaient que cette contrebande durait depuis 40 ans, puisque l’une des entreprises impliquées n’était enregistrée que depuis 2014 et n’avait reçu son permis d’importation qu’en 2017.

Il a par ailleurs certifié l’authenticité halal de deux marques : «Il n’y a aucun doute sur le statut halal des marques de viande importées Allana et Ramly.»

Le ministre adjoint du commerce intérieur et de la consommation, Datuk Rosol Wahid, a déclaré que le gouvernement avait gelé l’ensemble des avoirs et activités des entreprises mises en cause jusqu’à nouvel ordre. De plus, une association de commerçants basée à Kuala Lumpur a demandé à ses 6 000 membres de suspendre temporairement la vente de produits à base de bœuf.

De nombreuses instances et hommes politiques comme le député du DAP Steven Sim ont déclaré que le problème allait au-delà du halal et soulevait de sérieuses préoccupations concernant la qualité et la valeur nutritionnelle des aliments importés en général ainsi que le contrôle réglementaire.

By Younes

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