« Touche pas à mon foulard » ou encore « touche pas à mes études » sont les slogans clamés par la foule. Cette manifestation se fait à la suite de l’arrêt de la cour constitutionnelle belge interdisant le port des signes convictionnels pour les étudiants de l’enseignement supérieur et de promotion sociale. Il donne raison à la Haute école Francisco Ferrer de la Ville de Bruxelles ayant interdit en 2017, à des étudiants de porter des signes manifestant une appartenance philosophique ou religieuse.
Hajare Boujtat, porte-parole du collectif des 100 diplômées, souligne le caractère stigmatisant du texte de loi en disant: « Ce sont les femmes portant le foulard qui sont plus particulièrement exclues« . C’est donc une limitation des droits et oppression des femmes musulmanes.
Imazi Reine, la 5e vague et belge comme vous, ont organisé cette manifestation pour protester cet arrêt. Pourtant certaines écoles peuvent décider d’autoriser le port du Hijab en leur sein. Mais cet arrêt s’oppose aux droits des femmes musulmanes de s’instruire. En effet le choix d’étudier dans une institution sera accompagné de contraintes, que les autres étudiants éludent.
L’évènement, intitulé #HijabisFightBack(=les hijabis se défendent) sur les réseaux sociaux, s’est déroulé le 5 juillet à Bruxelles et a rassemblé plus de 1400 personnes, en majorité des femmes. Le collectif belge contre l’islamophobie, également présent, a invité des étudiantes musulmanes en coiffe de diplômé à prendre la parole devant la foule. Il conclut son intervention en précisant que « neutralité n’est pas exclusion ».
La Belgique se trouve actuellement dans un contexte tendu, en vue des protestations des minorités ces derniers temps dénonçant un système discriminant. Toutefois les ministres francophones de Bruxelles sont d’accord pour une levée de l’interdiction de l’arrêté et ce dès la rentrée de septembre 2020.
Ces jeunes femmes se sont constituer en association pour enfin pouvoir être entendues dans le cadre de la défense d’un droit qui semble aller de soi : le droit de se vêtir comme bon leur semble. Depuis trente ans, ce droit est bafoué, en Belgique, en Europe, dans le monde, un peu comme si la femme de confession musulmane était à ce point stupide qu’elle se trouve dans l’incapacité stricte de prendre la moindre décision, y compris pour elle-même, conception que nul n’aura jamais le courage de reconnaître officiellement, et dont l’odeur surannée d’histoire coloniale la rend encore plus abjecte, encore plus révoltante, encore plus inacceptable. Le courage de ces jeunes femmes de dénoncer cette flagrante injustice mérite d’être reconnu, salué et respecté; elles se mobilisent non seulement pour elles-mêmes, mais également pour les générations futures …