L’Égypte a connu en Février 2011 un moment historique qui a marqué l’actualité internationale, la chute de Hosni Moubarak. Un an après, le 21 Janvier 2012, les élections donnent la victoire aux Frères musulmans et au parti dit salafi Hizbou Nnour. Qu’en est -il aujourd’hui de l’économie égyptienne, en particulier l’activité touristique ? Les touristes seront -ils aussi nombreux dans ce pays connu comme étant « la mère des civilisations » ? Quels seront les programmes et projets du nouveau parti: la FJP ?
L’Égypte et le tourisme
Les révoltes de 2011 ont entrainé un frein dans l’activité touristique en Égypte. D’après le site « le Géotourisme », l’Égypte reste malgré tout une destination mythique grâce à son patrimoine si ancien et si extraordinairement riche. Entre 1999 et 2010, le tourisme a augmenté de 17%. Les recettes avoisinaient les 13 milliards de dollars. Mais dès Avril 2011, les hôtels étaient occupés qu’à 30% contre 90% en 2010. Les conséquences de la révolution se répercutent alors sur l’économie. Le manque à gagner a forcé le gouvernement provisoire à demander une aide du Fonds monétaire.
Le tourisme en difficulté à cause du nouveau parti ?
Une baisse liée uniquement aux révoltes ou aux discours tenus des partis musulmans lors de la campagne éléctorale fin 2011 ?
Les cadres du parti Hizbou Nnour avaient multiplié les déclarations hostiles au tourisme. Ils souhaitaient l’interdiction de l’alcool et des bikinis au sein des lieux touristiques. Les Frères Musulmans moins directs annonçaient vouloir lutter contre « le tourisme sauvage » en Egypte. Un tourisme extérieur, surtout dans le sud du pays, qui fait fi des pratiques culturelles et cultuelles du pays qu’ils visitent. Des touristes décomplexés à qui l’on fait croire qu’ils sont chez eux sous prétexte qu’ils monnayent un service d’hôtel et de restauration. Des bikinis qui défilent sous le regard ébahis des jeunes ayant choisi la branche du tourisme.
Malgré certaines déclarations fortes, le tourisme en Egypte a de beaux jours devant lui mais probablement autrement. Le journal Ahramonline du 25 janvier nous apprend que le représentant du parti FJP, Ahmed Soliman, promet « un plan de développement du tourisme ». Traditionnellement l’Egypte est un lieu de tourisme culturel. Aujourd’hui, il y a un désir de travailler sur le potentiel que représentent la Mer Rouge et la Mer Méditerranée. Le tourisme de santé ou de « Bien être » comme la thalasso balnéothérapie. Ahmed Soliman parle également de créations de musées d’objets rares le long du Nil afin d’attirer d’avantages de visiteurs. Il serait également question de construire une ville touristique à Fayoum.
Le tourisme n’a donc rien à craindre de la part de la nouvelle majorité, au contraire : des projets en perspective semblent naître, et nous l’espérons, plus éthiques que ce tourisme de masse se dénudant sur les côtes égyptiennes.
Assalam alaykum
Je suis plutôt d’avis que le tourisme doit être une conséquence du développement économique et non une cause, et encore moins un moteur. Dans les pays riches, il y a beaucoup de touristes alors que l’importance qu’ils y accordent dans leur manière de gouverner est mineure. Et surtout, on a pas l’impression que les touristes qui vont dans les pays riches altèrent considérablement les modes de vie locaux.
Sans vouloir faire de supposition malsaine, on croirait presque qu’il y a autre chose que le développement économique derrière la tête des dirigeants du tiers-monde qui promeuvent le tourisme…
Ce qui fait l’économie d’un pays, c’est son industrie. Le tourisme n’est qu’un « plus » mais ne dois jamais être à la base d’une économie nationale comme ça le peut être aujourd’hui dans de nombreux pays (Maroc, Grèce…).
Salam aleykoum
Est-ce que le tourisme est réllement un bienfait pour les pays musulmans, du point de vue économique certes, mais d’un de vue moralité non.
Pour exemple, le Maroc, la population locale dit que ça leur apporte du travail, mais à quel prix. Ce que j’ai pu constater c’est que le tourisme de masse, encouragé par l’Etat en plus, apporte beaucoup de choses immorales : débauche, pédophilie, alcool vendu publiquement, les jeunes veulent imiter les européens, … Dans certaines villes comme Agadir, nous maghrébins d’origine on se sent indésirable dans certains lieux, réservés quasi-exclusivement aux touristes étrangers. Il y a plus de pudeur. C’est pour ça que l’attitude des islamophobes est ridicule, ils veulent qu’on se dévoile et respecter leur code vestimentaire, et qu’en-est-il d’eux-mêmes quand ils voyagent dans les pays du maghreb, parfois je peux peux même pas me promener avec des membres de ma famille tant la nudité est « flagrante ».
Allah i hdina.
Assalamou aleykoum Oum Imene,
Je ne suis pas d’accord sur ta description de la ville d’Agadir et de ses environs. La débauche comme tu la décris n’est pas le seul fait des touristes. Les marocaines, et marocaines, sont eux aussi complices et acteurs de ce « tourisme à l’occidentale » et personne ne me fera croire qu’ils meurent de faim. J’ai souvent été très choquée par l’attitude de certains « locaux », avec la bénédiction des parents (si si) et du gouvernement.
Oups je rectifie ligne 2 : « les marocAINS et marocaines ». Non non, je ne fais pas de fixation lol.
à évitez pour longtemps
L’Egypte est toujours très loin du niveau touristique pré-révolution. Hélas pour ceux qui vivaient essentiellement du tourisme. Il faut savoir que dans les régions les plus touristiques de la vallée du Nil, ces personnes représentent une part très importante de la population.
Concernant les commentaires sur les bienfaits ou méfaits du tourisme, la question est délicate.
Clairement, le tourisme de masse a un impact négatif et ce, à tous les niveaux: écologiquement parlant, culturellement parlant et également moralement parlant.
Un point crucial a été levé, si le tourisme est un des piliers de l’économie d’un pays, alors le pays va devoir s’adapter aux touristes et là c’est mauvais. Si le tourisme est un plus économique, il n’influencera pas la culture locale.
Question difficile …