Autriche : la Croix-Rouge refuse du sang de citoyens musulmans puis s’excuse

Lundi dernier, stupéfaction au sein de la communauté musulmane autrichienne de la ville de Linz qui s’est heurtée au refus d’une femme médecin de la Croix Rouge de récolter leur sang.

En effet, leur initiative consistait à organiser une collecte de sang dans les mosquées, afin de sensibiliser les croyants à cette question de santé publique, et enfin d’être tout simplement utiles à leur société.

Le médecin a affirmé que « les associations de personnes de religion musulmane, ou bien d’origine musulmane ou turque, ne pouvaient par principe, pour des raisons médicales, être admises à des collectes de sang » en raison « d’un fort taux d’anticorps d’hépatite B dans l’Europe du Sud-Est », une réaction qui n’a pas manqué de provoquer l’indignation générale de nos frères et sœurs autrichien(ne)s.

La communauté musulmane autrichienne se résume-t-elle à des citoyens d’origine turque ? Les turcs ne peuvent-ils pas donner de leur sang ? Existe-t-il une « origine musulmane » ? Ce médecin semble bien mal informé.

Suite aux nombreuses protestations, la Croix-Rouge a très rapidement organisé une réunion de crise entre le président de la communauté musulmane locale, l’imam Murat Baser, et la direction du centre de collecte de sang ; avant de publier un communiqué officiel à la satisfaction générale.

« Les responsables du centre de collecte de sang se sont désolidarisés de toute attitude discriminatoire et se sont formellement excusés pour les propos de leur médecin », bien qu’il n’ait pas été précisé si des sanctions seraient prises à l’encontre du professionnel auteur des propos.

La Croix-Rouge ne fait normalement aucune distinction entre les différentes origines. Si un séjour dans certains pays à risque peut empêcher un individu de donner son sang pendant six mois, un Turc peut tout autant donner qu’un Autrichien, d’autant plus que la variété de groupes sanguins est nécessaire.