400 à 500 flamands se convertissent chaque année en Belgique. Même si ce chiffre n’est que peu vérifiable, les associations musulmanes notent une constante augmentation de ce chiffre, d’années en années, et surtout du côté des femmes flamandes.
Iman Lechkar, anthropologue, a suivi des dizaines de convertis belges dans le cadre de son doctorat. Pour elle, se convertir à l’islam est une manière de contester l’éducation que l’on a eu. «On peut voir une conversion comme une critique à l’égard de la société laïque. Surtout contre l’individualisme et la compétitivité», explique t-elle.
Le premier contact avec l’islam ayant lieu, en général, grâce à des amis proches ou des voisins d’origines musulmanes, la conversion naît tout d’abord d’une curiosité vis à vis des pratiquants de leur entourage qui «essaient de suivre leur foi à la lettre». Voilà ce qui les fascinent, comme l’exprime Victoria une flamande convertie de 40 ans. Et Iman Lechkar de rajouter : «Beaucoup de convertis se sentent attirés par des valeurs comme la solidarité et la générosité qu’ils retrouvent moins chez les belges laïques».
Le problème lors d’une conversion à l’islam, après les rapports conflictuels avec leur famille dans certains cas, reste encore la discrimination à l’emploi que Victoria, convertie interrogée par LeVif, n’a pas connu. Elle travaillait déjà à la Commission Européenne, lorsqu’elle a décidé de porter le voile. Son patron n’y a vu aucun inconvénient, chose que beaucoup de converties et de femmes musulmanes en général, même avec une formation de l’enseignement supérieur, n’ont pas toujours la chance de rencontrer. Une épreuve, au final, que beaucoup de musulmanes vivent qu’elles soient converties ou non.
Le point commun entre toutes les motivations des converties flamandes qui émane de l’étude de cas de l’anthropologue Iman Lechkar est une tranquillité trouvée dans la prière et le respect de l’islam pour les femmes.