Chroniques d’Oum Zaza : « Fais pas ci, fais pas ça… »

Parents, nous sommes tous contraints de répéter inlassablement les mêmes interdits… « Ne touche pas à ça ! », « Arrêtes de jouer à côté du radiateur ! », « Ne mange pas avec la main gauche ! »… Nous pourrions les enregistrer et les repasser en boucle toute la journée, ça économiserait notre santé, notre patience et notre bonne humeur… Le Prophète Mohamed (salallahu ‘alayhi wa salam) a dit d’après un hadith rapporté par El Boukhari :

 « Trois catégories de personnes sont exemptées de toute responsabilité : l’individu qui est en état de sommeil jusqu’à ce qu’il se réveille ; l’aliéné jusqu’à ce qu’il soit guéri ; l’enfant jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge de puberté »

Pourquoi donner des limites à l’enfant ?

Les limites sont nécessaires au bon développement psychologique de l’enfant. Et ceci pour de nombreuses raisons, comme lui enseigner que nous avons tous des droits, mais aussi des devoirs. Que nos droits s’arrêtent là où commencent ceux des autres. Mais également lui éviter de devenir égocentrique, lui apprendre à être juste, à accepter la frustration et apprendre à la gérer. Enfant comme adulte, on ne peut faire ce que l’on veut. Nous devons cohabiter, et c’est la raison pour laquelle il est important de leur « présenter le monde sous son aspect social et nons pas seulement d’un point de vue individualiste » d’après Tania Zagury, auteur du célèbre best seller international « Donner des limites sans traumatiser ». L’enfant doit apprendre à différer ses désirs. Lui donner tout dès qu’il le demande ne l’aidera pas à gérer ses envies adulte, ce qui peut le conduire à des comportements extrêmes, désiquilibrés ou marginaux.

Donner des limites, d’accord, mais comment ? En tant que parents, nous devons déjà apprendre à différencier les besoins aux désirs. Nous devons également montrer l’exemple, en respectant la loi, et au quotidien leur prouver que nous sommes tous soumis à notre Créateur. L’Islam est un ensemble de règles permettant la cohésion sociale, politique, économique… Leur dire « non » lorsque cela est nécessaire est un bien pour eux.

Donner des limites, oui mais…

Si vous suivez cette chronique, vous aurez compris que nous prônons l’éducation sans violence aucune. Donner des limites peut se faire de manière ferme, mais non violente. Donner une fessée est pour beaucoup de parents un acte anodin, or les enseignements qu’en tire l’enfant peuvent être irréversibles. Il apprend que pour se faire respecter on peut en venir aux mains, ou bien que l’on peut frapper plus faible que soi, ou bien qu’aimer et frapper n’est pas incompatible. Nous lisons souvent en commentaire de nos chroniques des parents affirmant qu’une petite fessée de temps en temps « ça ne tue pas », ou bien « c’est le seul moyen d’être écouté ». Ça n’est malheureusement pas le cas, la fessée règle une situation en apparence seulement, et à court terme.

« Allah est indulgent, Il aime l’indulgence et Il donne en récompense de l’indulgence et de la compassion pour ce qu’Il ne donne pas pour la violence, ni pour quoi ce soit d’autre » [ Rapporté par Boukhari et Moslem]

Lorsque vous instaurer des limites, il faut garder en tête le bien être, l’équilibre et les habitudes de l’enfant. Répondez toujours à ses besoins primaires, comme la faim, le sommeil, l’affection, la sécurité… « Tu n’as pas le droit de chanter lorsque je regarde ma série », ou « tu ne lis pas de livres ce soir, je veux que tu te couches tôt ». La recette est simple, il faut être juste, et ne pas confondre « avoir de l’autorité » avec « être autoritaire ». La nuance est dans le comportement. Évitez à tous prix d’élever votre enfant avec le crédo « la loi du plus fort est toujours la meilleure ». Il est également important de ne pas envahir l’intimité d’un enfant, dont tout être humain a besoin.

D’après Hassan Hamdouni, enseignant, écrivain et spécialiste du droit musulman, « il faut, dans certains cas, savoir fermer les yeux et compter sur les remords que l’enfant lui-même ne manquera pas d’avoir, ou lui faire remarquer son erreur sans colère ni mépris, avec amour, compréhension et respect ». Il rajoute que « la punition doit avoir pour cause le désir des parents de bien éduquer leurs enfants, d’en faire des candidats du Paradis et non des futurs habitants de l’Enfer ; Elle ne doit pas être une issue à la nervosité et à la violence mal contrôlée de parents ».

Anas (raa) a raconté :  « Le Messager d’Allah (salallahu ‘alahi wa salam) était le meilleur des hommes, dans sa façon d’être ! Un jour qu’il m’avait envoyé pour affaire, je répondis : Par Allah ! Je n’irai pas ! Bien que, en moi-même j’aie eu l’intention d’aller là où le Prophète m’avait ordonné d’aller. En sortant, je passai près d’enfants en train de jouer dans le marché … Voilà que le Messager d’Allah était derrière moi, dans mon dos ! Je le regardai : il riait ! Il me demanda : « Ounaïss ! Es-tu allé là où je t’ai demandé d’aller ? » « Oui, j’y vais, Messager d’Allah ! » Anas ajouta : « Par Allah ! Je l’ai servi durant 9 ans, et je ne me souviens pas l’avoir entendu dire au sujet de quelque chose que j’avais faite : « pourquoi as-tu fait ceci ou cela ? Ou au sujet de quelque chose que j’avais négligée : « Ne vas-tu pas faire ceci ou cela ? »

La gestion du « non » par le cerveau

Des études ont prouvé que le cerveau de l’Homme avait du mal à gérer le « non ». « Ne traverse pas la route !!! », les premiers mots traités par le cerveau sont les principaux, c’est à dire « traverse » et « route ». Imaginez le résultat. Nous voyons d’ailleurs souvent des enfants courir sur la chaussée malgré les cris perçant de leur mère. Le temps que le « non » monte au cerveau et la bêtise est faite. Effet boule de neige, l’on se fâche davantage contre eux, c’est la crise.

Une méthode faisant ses preuves consiste à tourner ces injonctions d’obéir de manière positive. Au lieu de « ne traverse pas la route », préférez : « Reste sur le trottoir ». Au lieu de « ne touche pas au gâteau il est chaud », préférez : « laisse tes mains sur la table le temps de laisser refroidir le gâteau ». Testé et approuvé par Oum Zaza !! C’est à vous de jouer.

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By Younes

3 thoughts on “Chroniques d’Oum Zaza : « Fais pas ci, fais pas ça… »”
  1. Salam alaykoum

    Barakallah ofik, très beau rappel machâallah, eh oui, quel bel exemple que celui de notre bien-aimé Prophète(sws).
    C’est vrai, le sens de la phrase est très important…avec de la mahiba et de la hikma la recette est parfaite inchâallah ta’ala..
    Et je signe aussi, Testé et approuvé par Oum Ismaïl :))

  2. salam alikoum

    très bon article,il est vrai.

    Moi j ai petit garcon de dix mois et il commence a ce déplacer a quatre patte mais il va a tous ce qui est dangereux et quand je lui dis non il s’entete et il remet la main et il a aussi une autre notre mani c’est de tirer les cheveux ou de giffrer et quand je dis non il recommence et quand je lui donne une tape sur la main il me refais pareil

    Je eleve avec ma mère en effet je veux qu’il écoute ce que je lui dis sans passer par la violence et ma mère me dis que parfois c’est nécessaire moi j’ai eu une éducation stricte et autoritaire et quand on n’écoutait pas c’était la fessé

    Merci pour vos conseils

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