Chroniques d’Al-Rizq.com: 3 différences entre l’entrepreneur éthique et l’entrepreneur classique

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Ajib.fr et Al-rizq.com s’associent pour une série d’articles sur entrepreneuriat selon l’éthique musulmane et la finance islamique.  (Moussa Abou Yazid) est le fondateur du site Al-rizq.com il est  licencié en droit islamique, et est actuellement étudiant en master en branche économie islamique avec comme spécialisation la finance. Il est passionné par l’entrepreneuriat depuis plusieurs années et partage avec vous ses expériences, l’acquis de ses formations, ainsi que des ressources utiles afin de vous aider à créer votre entreprise et de vous éclairer au maximum dans tout ce qui touche le domaine de l’argent..d’un point de vue islamique. Ajib.fr est fier de s’associer avec notre frère Abou Yazid et nous vous préparons de belles surprises pour les mois avenir inchAllah. Abou Yazid décrypte avec nous à travers ses chroniques, semaine après semaine, une des facettes de l’entrepreneuriat éthique. Y a-t-il une différence entre l’entrepreneuriat classique, et l’entrepreneuriat éthique ? Les entrepreneurs sont-ils simplement motivés par l’appât du gain, ou doit-on les différencier ? Des idées reçues de l’argent facile, en passant  par la traversée du désert, Les entrepreneurs éthiques, ou entrepreneurs musulmans diffèrent sur trois points majeurs des entrepreneurs classiques.

L’intention & la vision

L’égo et l’argent sont les deux facteurs principaux qui motivent l’intention de l’entrepreneur « classique ».A contrario, l’intention de l’entrepreneur musulman est beaucoup plus stratégique que cela. Explications:

Nul doute que l’intention de l’entrepreneur musulman peut coïncider avec celle de l’entrepreneur dit classique dans le fait de monter un business motivé par l’appât du gain mais aussi pour booster son ego. En revanche, l’entrepreneur éthique a comme but premier de répondre à l’appel de son Seigneur qui lui demande de récolter les fruits de son propre labeur, et de ne pas être un poids pour les autres.

Ainsi, l’entrepreneur, dans sa démarche de création d’entreprise, ne cherche pas le gain en premier lieu, mais plutôt l’agrément de son Créateur. Le fait de se plier à l’obligation de travailler, car elle puise sa source d’un ordre divin, est un état d’esprit pour lequel le musulman est récompensé. Tout comme les 5 prières, voire les relations entre les époux. C’est cette intention qui permet de littéralement transformer de simples actions de la vie de tous les jours, en adorations.

Dans le guide de l’entrepreneur musulman, je me suis permis de représenter les intentions et buts qui tournent dans la tête de l’entrepreneur musulman de la façon suivante. Pour résumer : Le seul objectif de gagner de l’argent ou de combler son ego, ce n’est pas à ce qu’aspire l’entrepreneur musulman, contrairement à l’entrepreneur classique.

L’attitude face aux échecs

Si vous avez déjà lu les success story de beaucoup d’entrepreneurs (non éthiques), vous avez sûrement dû remarquer que la majorité de ces succès-là, ont été précédés par des échecs. Avant de voir Apple triompher sur le marché des smartphones, Steve Jobs a été licencié d’Apple en 1985 (entreprise qu’il avait crée !). Edison, inventeur de l’ampoule à incandescente a échoué pas moins de plusieurs centaines de fois.

Et je suis sûr que dans notre oummah, nous devons avoir des entrepreneurs –même s’ils sont moins connus- à avoir fait face à de tels échecs, avant d’engendrer des succès et de changer la vie quotidienne de chacun d’entre nous. Mais nous ne les connaissons pas. Beaucoup d’entre eux ont été les premiers à appliquer la médecine moderne ou à inventer des systèmes d’irrigation, en passant par des outils pour mesurer le temps, alors que l’Europe était engloutie dans ses siècles noirs de la féodalité.

Et c’est là, une sounnah (tradition) parmi la création d’Allah. Les succès demandent de la patiente, de l’endurance, et de la sueur. Qu’il soient dans le business, ou dans d’autres domaines plus nobles tels que le prêche dans la voie d’Allah. Le succès du prophète -alors qu’il fut humilié par les mecquois- dont la religion triomphera jusqu au jour de la résurrection est certes, loin de là, la plus belle histoire qui permet d’alimenter la vision que l’échec n’est pas une finalité. Surtout lorsque l’on a le Seigneur de l’univers comme garant à ses côtés.

D’ailleurs, en scrutant le Coran et la Sounnah, le réel succès n’est que celui de l’au-delà.Certains de ses entrepreneurs ont même abandonné avant le succès, alors qu’ils en étaient probablement tout proche. Pour beaucoup d’entre eux, qui n’ont pas l’islam comme religion, ces échecs laissent un goût amer. Et c’est compréhensible, pour une personne qui n’a que la vie d’ici-bas comme but final. Mais pour le musulman, même l’échec est source de récompense. Le bien-aimé –que la paix et le salut d’Allah soient sur lui- nous enseigne :

 « Le croyant a, certes, une destinée étonnante ! Tout ce qui lui arrive est bénéfique. En effet, lorsqu’un bien lui échoit, et qu’il remercie Allah, c’est alors un bien pour lui. Et s’il est victime d’un malheur, et qu’il se montre patient, c’est là aussi un bien pour lui. Et cela n’est valable que pour le croyant. »

Si ce n’est ici-bas, cela le sera dans l’au-delà. Mais à une condition : que son intention soit sincère. Ainsi, contrairement au non musulman, l’entrepreneur éthique sera récompensé. Et cela peu importe l’issue qu’aura notre démarche dans le monde de l’entrepreneuriat.

L’éthique et la jurisprudence islamique

Le calife bien guidé Omar ibn Al Khattab –qu’Allah l’agréé- interdisait aux personnes qui ne connaissaient pas la jurisprudence du commerce en islam d’exercer leur activité commerciale. Ainsi, et afin que le mot éthique ou musulman prenne tout son sens, l’entrepreneur musulman se doit d’avoir un minimum de connaissance dans le domaine  des règles du commerce en islam. Et s’il n’en a pas la faculté, il lui incombe de demander de l’aide et de se faire accompagner par une personne qui possède ce savoir. Cela, afin de ne pas tomber dans l’interdit, et de facto, mettre en péril sa subsistance. Car l’entrepreneur musulman le sait : l’argent haram ne se marie pas avec la baraka du Tout Puissant. Et ces règles de commerce en islam sont bien plus que de simples « règles ». Non. Elles sont justes, car interdisent l’injustice à travers les prohibitions des jeux de hasard, de l’aléa excessif, ou encore des tromperies. Elles se reposent également sur le partage des risques et des profits. Et au-delà de ces règles, l’islam accompagne l’entrepreneur musulman également dans les comportements nobles qu’il se doit d’avoir avec ses semblables.

Pour ne citer qu’une qualité que recommande l’islam, nous pourrions citer l’indulgence. Mais attention, l’indulgence ne veut pas dire être dupe. L’entrepreneur musulman le sait, et se protège en amont de faire du tort à lui ou aux autres. Que ce soit de par son comportement, mais aussi sur le point de vue juridique. Mais, lorsque besoin est, il sait se montrer indulgent envers des clients qui ont des difficultés passagères. Le bien-aimé dit à ce sujet :

«  Qu’Allah fasse miséricorde à l’homme qui est indulgent lorsqu’il vend, et lorsqu’il achète. »

 

 

By Younes

3 thoughts on “Chroniques d’Al-Rizq.com: 3 différences entre l’entrepreneur éthique et l’entrepreneur classique”
  1. Franchement ce sujet est très intéressant, c’est dommage que le texte soit difficile à lire car écrit avec des pavés. En tout cas qu’Allah nous facilite à entreprendre, ça n’est pas une mince affaire.

    Après le sujet abordé est assez complexe à mon sens.

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