Une nouvelle affaire de robes longues jugées « trop islamiques » menace deux jeunes filles musulmane d’exclusion par la direction du lycée Jean Jaurès de Chatenay-Malabry.

Restrictions vestimentaires pour les musulmanes du lycée

Ce jour, le Collectif Contre l’Islamophobie en France indique via la publication d’un communiqué avoir été contacté par des étudiantes du lycée Jean Jaurès de Chatenay Malabry menacées d’exclusion par la direction de l’établissement pour port de robes amples et longues. Tout comme les étudiantes du lycée Augustin-Blanqui l’année dernière, les jeunes femmes ont subis des pressions afin de changer leur tenues vestimentaires. Convoquée une par une par Madame Tilte la principale et son adjointe, il leur a clairement été argué que leur accoutrement était « trop islamique ».

Une position que condamne fermement le CCIF dont le service juridique rappelle que la loi d’interdiction des signes ostensibles à l’école est très claire et ne fait pas état d’interdiction de robes longues. La circulaire N°2004-084 du 18-5-2004 rappelle que :

« Les signes et tenues qui sont interdits sont ceux dont le port conduit à se faire immédiatement reconnaître par son appartenance religieuse tels que le voile islamique, quel que soit le nom qu’on lui donne, la kippa ou une croix de dimension manifestement excessive. La loi est rédigée de manière à pouvoir s’appliquer à toutes les religions et de manière à répondre à l’apparition de nouveaux signes, voire à d’éventuelles tentatives de contournement de la loi.

La loi ne remet pas en cause le droit des élèves de porter des signes religieux discrets.

Elle n’interdit pas les accessoires et les tenues qui sont portés communément par des élèves en dehors de toute signification religieuse. En revanche, la loi interdit à un élève de se prévaloir du caractère religieux qu’il y attacherait, par exemple, pour refuser de se conformer aux règles applicables à la tenue des élèves dans l’établissement. ».

Encore une fois, nous sommes face à une situation où sous couvert de laïcité des chefs d’établissements interdisent une tenue vestimentaire à des jeunes femmes musulmanes parce qu’elles sont musulmanes. Ces même tenues portées par des étudiantes non croyantes suivant de près la mode ne posent pas de problèmes à ces responsables d’établissement, le problème c’est qu’elles sont musulmanes.

La oumma ça commence par soi

L’actualité de ces dernières semaines est très largement marquée par des affaires islamophobes et ce pour notre plus grand regret, profanation de tombes musulmanes, interdiction de sortie scolaire envers un enfant dont le panier repas n’était pas assez laïc, refus de soins dentaires à de petites filles parce que leur mère était voilée… voilà les faits souvent passés sous silence par la presse traditionnelle qui ont malheureusement rythmé notre quotidien pour notre plus grand désarroi.

Maintenant que faire ? Sur tweeter, facebook ou encore en commentaires des articles précédemment mentionnés nous remarquons souvent des propos appelant au réveil de la oumma. Face à la gravité des affaires, l’émotion est là. Néanmoins, l’émotion ne fait pas bouger les choses. Si nous voulons que les choses bougent, il faut tout simplement que chacun d’entre nous prenne ses responsabilités et décide d’agir à son niveau, selon sa capacité.

Transmettre un article à ses amis par mail-sms-facebook-tweeter, appeler la presse, les émission de radio libre et débats, écrire aux députés, écrire aux pseudo-representants de la communauté, distribuer des tracts, soutenir la lutte contre l’islamophobie… il y a un tas de moyens ne nécessitant pas forcément de moyens grandioses mais qui avec la permission d’Allah et des du3a ont un effet certain sur ce genre d’affaire. N’attendons pas les autres pour agir, n’attendons pas d’être victime d’islamophobie pour bouger, n’attendons pas qu’il soit trop tard et que l’islamophobie devienne une opinion.