En Birmanie, les moines semblent avoir un pouvoir considérable sur le Gouvernement. Malgré leurs messages haineux envers les musulmans, malgré leurs protestations hostiles et virulentes,  les autorités birmanes semblent capituler face à cette fronde, pérennisant ainsi le conflit. Après les manifestations de moines bouddhistes pour demander aux autorités birmanes d’expulser les musulmans du pays, les moines ont de nouveau manifesté pour protester contre l’arrivée de l’OCI, organisation intergouvernementale qui avait obtenu une autorisation d’entrée. Le Gouvernement s’est finalement plié à la volonté des moines, il a été interdit à l’OCI d’entrer sur le territoire birman.

Des moines loin d’êtres pacifiques

Des milliers de moines ont manifesté lundi 15 octobre, et la semaine précédente, pour dénoncer les efforts de l’OCI (Organisation de Coopération Islamique) visant à aider la minorité musulmane persécutée, et son entrée annoncée sur le territoire.

Avec des messages clairs sur leurs pancartes tels que «Pas d’OCI », « Dehors OCI », les moines bouddhistes refusent que l’État birman accueille sur son sol cette Organisation intergouvernementale musulmane. L’OCI tente depuis quelques temps de fournir une aide à la minorité des Rohingyas, l’une des plus persécutées au monde, selon l’ONU. Après maintes discussions et négociations avec les autorités, l’OCI avait obtenu l’autorisation de l’ouverture d’un bureau humanitaire sur le territoire birman afin d’enquêter sur ce conflit.

Les Rohingiyas sont considérés comme des immigrés illégaux par le Gouvernement. Depuis juin 2012, de violents heurts opposent cette minorité musulmane et les bouddhistes. Des milliers de Ronhingyas ont du fuir les persécutions pour se réfugier dans les pays limitrophes. Il y eut plusieurs morts, des mosquées détruites, et le nombre de réfugiés de cesse de s’accroître. Depuis, les moines exigent que le gouvernement déportent les musulmans birmans. Maintenant, ils exigent que le Gouvernement refuse l’entrée de l’OCI, ce qu’ils ont réussi à obtenir puisque les autorités ont fait marche arrière dans leur accord face à la levée en masse des moines.

L’OCI traitée d’organisation terroriste par les moines

Pathi Kyaw Oo, imam dans la municipalité de Pyin Oo Lwin, près de Mandalay regrette profondément cette décision. Il a expliqué à France 24 :

« Quand l’OCI a voulu s’installer ici, ses détracteurs l’ont aussitôt dénoncé comme une organisation terroriste… Alors que ça n’a rien à voir : l’OCI a un bureau permanent auprès des Nations unies ! Il y a tellement peu de personnes prêtes à nous aider que nous, musulmans, aurions été très heureux que l’OCI vienne ici pour voir comment on nous traite ».

Pathi Kyaw Oo dénonce la haine et les discriminations de plus en plus nombreuses envers la minorité musulmane. Avant ces discriminations concernaient leur droit à l’éducation, un emploi, à un logement, aux soins… mais désormais, la situation est de plus en plus alarmante avec des injustices et des persécutions se poursuivent. Ils vivent dans une grande insécurité. Tant que les autorités birmanes écoutent et suivent les appels à la haine envers la minorité musulmane, une paix est difficilement perceptible.

 A ce jour, il est extrêmement difficile de se rendre en Birmanie, même pour les Organisations humanitaires.

La minorité musulmane birmane livrée à son propre sort, a besoin de prières de ses frères et soeurs du monde entier. Ne les oublions pas.