Belgacem Haba, le Steve Jobs algérien aux 1500 brevets

Belgacem Haba est un docteur et chercheur d’origine algérienne méconnu d’une partie grand public ; pourtant il est dans le top 100 des inventeurs les plus prolifiques dans le monde. Il a à son actif plus de 1500 brevets, dont 500 aux États-Unis.

Découvrez avec nous sa biographie et sa contribution aux technologies et aux innovations de ces dernières décennies.

Belgacem Haba est né en 1957 à El M’Ghair, une petite ville située à environ 100 km au sud de Biskra en Algérie. L’environnement dans lequel il grandit est très humble (imaginez l’après-guerre d’indépendance en Algérie), mais malgré cela il a un parcours scolaire remarquable et quand il obtient son baccalauréat, il décide de rejoindre l’Université des Sciences et Technologies d’Alger et y obtient un DES en Physique. Vu ses résultats brillants il est remarqué et décroche une bourse pour poursuive ses études aux Etats-Unis.

Il est admis à la prestigieuse université de Stanford dont il n’avait jamais entendu parler et obtient une maitrise en physique appliquée. Très motivé dans l’acquisition des sciences, il décide de se spécialiser dans l’énergie solaire et fait à nouveau une maitrise dans ce domaine puis obtient même par la suite un doctorat.

Après ses études, le géant IBM le recrute dans l’un de ses laboratoires de recherche à New York afin qu’il travaille sur l’application des lasers à la micro-électronique. Il y travaille 2 ans avant de retourner en Algérie dans les années 90 pour effectuer son service militaire et par sens du devoir envers le pays qui a financé ses études. Sur place il se rend compte qu’il est exempté du service national et commence alors à chercher à travail. Malgré ses recherches il ne parvient pas à trouver de poste intéressant et il est finalement recruté à l’Université de Biskra.

Il est cependant déçu car l’université ne dispose pas de laboratoire de recherche, et il ne peut se résigner à stagner et ne pouvoir évoluer dans le domaine des technologies qui le passionne. De plus, l’insécurité se répand au début des années 90, avec ce qui deviendra plus tard la tristement célèbre décennie noire. C’est justement à cette époque difficile qu’il est contacté par Nippon Electronic Corporation (NEC) qui souhaite collaborer avec lui car le travail qu’il a effectué lors de son court passage à IBM est devenu assez réputé à l’international et NEC souhaite profiter de son savoir-faire. Il accepte et passera 6 ans au Japon.

Belgacem Haba décide ensuite de retourner aux USA et de rejoindre une startup qui a pour but de miniaturiser les composants des téléphones portables, plutôt encombrants à l’époque. On est à la fin des années 90 et les technologies qu’il produit sont brevetées et sont rapidement utilisées mondialement. Les puces qui crées à partir de ces technologies sont utilisées à la fois dans les téléphones portables mais également dans les ordinateurs et sont vendues à 300 milliards d’exemplaires dans le monde.

Sa carrière ne s’arrête pas là mais se poursuivra au contraire de manière impressionnante.
Il décide en effet de continuer à innover et crée une start-up appelée SiliconPipe spécialisée dans les connexions haut débit. Google est intéressée par le travail produit et le contacte pour qu’il travaille avec eux dans leurs data-centers. Il y travaille en tant que Chercheur Technique Principal, l’équivalent d’un professeur d’université, dans le sens où son rôle est principalement axé sur la recherche et les inventions sans qu’il ait à s’occuper des tâches de gestion. Il trouve les idées, et d’autres s’occupe de les mettre en œuvre.

En parallèle de tout cela, il suivait l’actualité des inventions crées par des algériens. A chaque fois qu’il rencontrait un inventeur de sa patrie d’origine, ou qu’il en prenait connaissance il notait son nom dans un carnet. Il a décidé ensuite de faire de cette liste un site où il a recensé 500 inventeurs algériens et leurs inventions. Il s’est rendu compte que ces inventeurs étaient actifs dans 23 pays différents ! Ce site était une occasion pour lui de mettre en relation ces inventeurs entre eux et de promouvoir leurs réalisations auprès des entreprises.
Il serait intéressant de réaliser quelque chose de similaire pour tous les pays africains qui sont tellement dévalorisé dans l’inconscient collectif, alors que dans les faits, ce continent a produit parmi les plus grands cerveaux au monde, ayant contribués au développement dans tous les domaines utiles à l’humanité.

Les parcours intellectuels et académiques éminent de millions de personnes issues de pays d’Afrique, toutes aussi brillantes les unes que les autres, sont les meilleures réponses que l’on peut apporter aux suprématistes qui pensent qu’une race peut être intrinsèquement supérieure à une autre.

C’est une fierté de voir de telles compétences évoluer dans les plus hautes sphères de savoir du monde entier ; là où se jouent les évolutions technologiques de demain. Allahoumma barik.

Ils sont une inspiration pour tous les jeunes qui pensent parfois à tort que leur origine peut être un frein à leur réussite professionnelle et dans leur participation à la construction positive du monde de demain.

 

Conclusion

Nous pouvons finir cet article par une citation du Docteur Belgacem Haba.
On lui a posé les questions suivantes dans une interview.

Pensez-vous que l’intelligence est la clé du succès ? Et ceux qui travaillent dur et persévèrent ? Qu’est-ce qui mènerait à plus de succès selon votre opinion, votre intelligence ou votre persévérance ?

Il a répondu ceci :
J’ai rencontré les deux types de personnes. D’après mon expérience, la majorité de ceux qui sont parvenu à réussir sont ceux qui ont persévéré. Ceux sont eux qui réussissent le plus.

Bien entendu tout cela n’est que le reflet de la réussite professionnelle. Cette réussite ne sera profitable auprès d’Allah que si elle a été réalisée avec Son agrément.

 

By Younes

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