Ce 22 avril, le monde célèbre le Earth Day 2021. Nous nous sommes alors questionné sur le traitement du sujet de l’écologie en Islam.
Et effectivement, il s’agit d’une thématique qui a une part très importante dans notre religion, que ce soit concernant le respect de la nature et des animaux, la préservation des équilibres écosystémiques, ou l’encouragement de modes de consommation raisonnés etc.
Il est navrant de voir que le monde ne consacre que si peu d’attention à cette problématique de l’environnement qui est pourtant intrinsèquement liée aux défis auxquels font face nos sociétés. A savoir : comment nourrir, vêtir et loger décemment la totalité de la population mondiale, comment développer nos économies, et comment réduire notre impact sur la planète quand nous faisons tout cela ?
De plus, cette journée vient avec ses manipulations et des projets qui n’ont rien de désintéressés concernant les pays en voie de développement économique, dont beaucoup de pays musulmans font partie.
C’est pourquoi, les musulmans doivent se saisir de ces questions essentielles et développer leurs propres objectifs à courts et long termes, tout en se basant sur les enseignements d’Allah et de Son Messager ﷺ.
L’écologie fait-elle partie de l’Islam ?
Il n’y a pas de doute à avoir concernant le fait que notre noble religion interdit toute forme de préjudice faits à l’environnement ou aux êtres vivants. Nous n’allons citer que quelques versets et ahadith parmi les nombreux qui traitent du sujet.
Allah nous interdit par exemple de détruire les arbres, le bétail, et les cultures, même en temps de guerre. Notre Seigneur (‘azawajel) nous dit par exemple dans le Coran :
205 – Dès qu’il tourne le dos, il parcourt la terre pour y semer le désordre et saccager culture et bétail. Et Allah n’aime pas le désordre ! (Sourate 2 – Al Baqara / La Vache)
L’Islam nous encourage également à planter des arbres et mettre en valeur les terres en les cultivant. Le prophète ﷺ a dit à ce propos : « Nul musulman ne plante un arbre ou un champ de céréales, puis, un homme en mange ou un animal ou autre chose, sans que cela ne soit considéré comme une aumône de sa part. » (Mouslim n°1552)
Concernant le fait de ramasser les déchets, Ma’qil ibn Yasâr a dit : « J’ai entendu le Messager d’Allah ﷺ dire : « Celui qui enlève quelque chose de préjudiciable du chemin des musulmans, il lui est inscrit une bonne action. Or, toute personne dont une bonne action sera acceptée (par Allah) entrera au Paradis. » (Rapporté par Al-Tabarâni et Al-Boukhari)
Le sujet du gaspillage est également abordé dans l’Islam. Allah dit dans Son Livre :
141 – C’est Lui qui a créé les jardins, treillagés et non treillagés ; ainsi que les palmiers et la culture aux récoltes diverses ; [de même que] l’olive et la grenade, d’espèces semblables et différentes. Mangez de leurs fruits, quand ils en produisent ; et acquittez-en les droits le jour de la récolte. Et ne gaspillez point car Il n’aime pas les gaspilleurs. (Sourate 2 – Al Baqara / La Vache)
26 – « Et donne au proche parent ce qui lui est dû ainsi qu’au pauvre et au voyageur (en détresse). Et ne gaspille pas indûment,
27 – car les gaspilleurs sont les frères des diables ; et le Diable est très ingrat envers son Seigneur. (Sourate 17 – Al Isra / Le Voyage Nocturne)
Et pour finir un très beau verset du coran, qui est un rappel pour nous en ce mois de Ramadan mais également pour toute l’année :
31 – Ô enfants d’Adam, dans chaque lieu de Salat portez votre parure (vos habits). Et mangez et buvez ; et ne commettez pas d’excès, car Il [Allah] n’aime pas ceux qui commettent des excès. (Sourate 7 – Al A’raf / Les Murailles)
Les exemples sont tellement nombreux que nous n’aurions pas assez d’un livre pour les citer. Le fait que notre religion soit aussi en avance par rapport au reste de l’humanité est également un signe parmi les signes d’Allah qu’il s’agit de la vérité.
Comment peut-on agir ?
Il y a deux aspects dont il faut prendre compte : l’aspect collectif et l’aspect individuel.
Il est évident qu’aujourd’hui nos économies basées sur une croissance infinie dans un monde fini ne peuvent pas être un modèle de développement durable. C’est pourquoi il y a de nombreuses pistes de réflexion dont il faut débattre ensemble et qui nous permettront de sortir de ce problème inchaAllah.
Au niveau Étatique, nous pouvons par exemple encourager les industries et les entreprises qui ont un minimum d’impact sur notre environnement. Il s’agit de leur donner accès à des subventions qui leur permettront de développer leurs activités, mais également baisser leurs impôts. De plus, les États doivent taxer et imposer des amendes aux entreprises qui détruisent l’environnement et que nous connaissons, et interdire l’obsolescence programmée qui produit une quantité immense de déchets dont nous ne savons que faire.
Dans cette optique d’élimination des déchets, il y a un concept extrêmement intéressant que l’on appelle l’Economie Circulaire. Ce paradigme encourage à penser à l’avance le cycle de vie des produits et faire en sorte qu’ils soient entre autres entièrement recyclables afin que quand un produit arrive à la fin de sa vie, il soit non plus un déchet qui pèse à la planète et coûte à la société, mais une ressource que l’on peut réutiliser dans d’autres cycles. Il faut se rapprocher des travaux des intellectuels et entrepreneurs comme Gunter Pauli qui démontrent dans les faits, à travers de nombreux exemples de réussite d’entreprises, que cela fonctionne.
Au niveau individuel, il s’agit de petits gestes que nous pouvons faire au quotidien.
Nous pouvons par exemple utiliser un maximum de robinets poussoir qui permettent de ne laisser couler l’eau qu’une période de temps limitée pour se laver les mains par exemple.
Nous devons cuisiner avec mesure afin de ne plus jeter une nourriture précieuse que nous aurions pu partager autour de nous, car il y a des nécessiteux partout dans le monde !
Nous devons prendre garde à laisser allumer des lumières ou appareils électroniques sans nécessité, même si nous avons les moyens de payer la facture à la fin du mois.
Nous devons essayer d’utiliser des sacs en tissu pour aller faire nos courses afin de ne plus jeter des dizaines de sacs en plastiques par semaine, qui finiront soit brulés, soit dans la nature ou la mer.
La liste de ce que nous pourrions faire est encore longue, et nous n’avons pas besoin d’attendre le Earth day 2021 pour cela, mais l’essentiel pour commencer est que nous en ayons déjà l’intention de changer petit à petit pour finalement arriver à préserver notre patrimoine commun, avec à l’esprit la plus belle récompense auprès de notre Seigneur inchaAllah.