Écrire un article sur la mort de l’ancien premier ministre israélien Ariel Sharon reste un exercice difficile, tant les faits sont lourds d’atrocité et le passé empreint de chagrin. Un personnage fortement contesté, souvent haï, dont les multiples facettes lui valurent l’animosité de son entourage et de ses victimes.

Une carrière militaire et politique tachée de sang

Co-fondateur du Likoud en 1971 (un des trois partis dominant en israël), le personnage est particulièrement connu pour son passé militaire : commandant dans une brigade de la Haganah, Sharon était partisan de la « politique de représailles » et estimait que l’état-major faisait preuve de « trop de retenue face aux Arabes » avant que David Ben Gourion ne crée Tsahal et n’absorbe les milices.

Il fut, depuis 1974, un acteur très important de la colonisation israélienne en Cisjordanie ou Palestine occupée, guidant et encourageant les colons sionistes à s’installer en toute illégalité. En 1977, il permet l’expansion massive d’implantations agraires juives en Cisjordanie et à Gaza ; puis jusqu’en 1981, alors qu’il est ministre, plus de 25’000 juifs s’installent dans les territoires occupés via des opérations nommées Jumbo, Judée et Samarie ou Meteor.

Paradoxalement, Sharon a mené quelques campagnes de délogement de colons irréductibles qui refusaient de quitter des territoires qualifiés de « dangereux », lui valant une opinion publique plutôt conciliante à ce propos (excepté dans les milieux de la droite conservatrice). Opinion publique déjà positivement influencée par le symbole héroïque qu’acquis sa victoire contre l’armée égyptienne en 1973 durant la guerre de Kippour.

Cependant, les tristement célèbres massacres de Sabra et Chatila en 1982 viennent assombrir le tableau : après l’élimination de l’Organisation de la Libération de la Palestine de Yasser Arafat par Tsahal au Liban, des miliciens (phalangistes) chrétiens libanais pro-israéliens attaquent les camps de Sabra et Chatila  et y massacrent quelques 2000 (chiffre non-exhaustif) réfugiés pendant que les forces israéliennes encerclent les camps et envoient des fusées éclairantes pour faciliter les tueries et les viols pendant la nuit.

Un scénario digne des plus terribles scènes d’exécutions nazies, un scandale tel qu’au moins 400’000 israéliens manifestent à l’époque, et qu’Ariel Sharon est destitué de ses fonctions après que sa responsabilité soit établie par la Cour Suprême, sans toutefois être inquiété pour ses ordres.

C’est pourtant quelques années plus tard, en 2001 que le criminel sera finalement élu premier ministre de l’état sioniste, lors de la seconde intifada : il fallait alors un « héro » pour sauver le bon peuple des arabes… Il profitera de son mandat pour entamer la construction du mur de séparation, qui scelle l’état d’Apartheid en Palestine, et pour provoquer l’agonie de Yasser Arafat, longtemps assiégé.

Quel destin pour les criminels ?

En 2006 âgé de 77ans, une deuxième attaque cérébrale le terrasse et le plonge dans le coma.

Huit longues années plus tard, et malgré une activité cérébrale importante, Ariel Sharon meurt finalement à l’âge de 85ans.

Des funérailles nationales lui seront organisées en présence de nombreux haut dignitaires étrangers, et sa dépouille sera exposée au Parlement à Jérusalem. Mais une question subsiste : pourquoi Ariel Sharon n’a jamais été jugé par la Cour Pénale Internationale pour ses crimes ?

Tout simplement parce qu’israël n’a pas ratifié le Statut de Rome, n’acceptant donc pas l’autorité de la CPI qui ne peut juger de ce fait des crimes antérieurs à sa création. Bien évidemment, une telle ratification oblige à respecter les Droits de l’Homme et n’était ainsi pas envisageable.

En 2001, Ariel Sharon déclare au quotidien Haaretz: « La guerre d’indépendance d’israël n’est pas terminée […] Toute ma vie s’est passée dans ce conflit […] Combattre a été et restera la charge de ma génération […] Telle sera la charge des générations à venir ».

Une ligne de conduite qui ne manquera sans doute pas d’être suivie. Pendant ce temps, le meurtrier sioniste Ariel Sharon n’échappera pas à la justice divine :

« Quiconque tue intentionnellement un croyant, Sa rétribution alors sera l’Enfer, pour y demeurer éternellement. Allah l’a frappé de Sa colère, l’a maudit et lui a préparé un énorme châtiment. » Sourate 4, verset 93.

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