On l’a bien retenu « Les antibiotiques, c’est pas automatique ». Tout le monde a du entendre au moins une fois ce message lors de spots publicitaires en période hivernale. Les français sont de gros consommateurs de médicaments, et notamment d’antibiotiques, mais leur usage n’est pas toujours à bon escient. Non seulement l’antibiotique est inutile en cas de virus, mais en plus ils peuvent favoriser le développement de bactérie résistantes. Il faut donc changer les habitudes de consommation.

En cas d’infection virale, les antibiotiques ne servent à rien

Les antibiotiques ne peuvent rien face aux maladies virales (pharyngite, grippe, bronchite, la plupart des angines, etc). Ils sont utiles seulement en cas d’infections bactériennes (pneumonie, etc).

Selon l’Institut de veille sanitaire (inVS) qui s’est basé sur des publications de l’OMS et sur les observations de l’EARSS : « Dans 40 % des cas à l’hôpital et dans 60 % des cas en ville, le traitement antibiotique est contraire aux recommandations des experts. Ce sont donc bien les habitudes de tout un pays, y compris celles des médecins et des foyers, qu’il faut aujourd’hui changer ».

Les risques engendrés par le mauvais usage des antibiotiques

Les bactéries en contact avec des antibiotiques sur une longue période peuvent acquérir une résistance à ces derniers. Il est donc dangereux d’utiliser régulièrement les antibiotiques à tort.

Les fois d’après (ou en cas de rechute), lorsque le patient malade prendra les même antibiotiques, il est possible que ceux ci n’est plus d’effet sur la bactérie infectieuse, à cause de cette résistance récemment développée. Les bactéries les plus résistantes survivront et prendront même les dessus.

De plus, les antibiotiques, peuvent détruire la flore intestinale. Autrement dit, ils ont le pouvoir de tuer certaines bactéries qui sont bonnes pour notre organisme. C’est le principe même d’un antibiotique dont le rôle est d’avoir pour cible le maximum de bactérie qu’elles soient bonnes ou mauvaises. L’une des conséquences est aussi la création d’un déséquilibre entre différentes bactérie. En effet certaine bactéries qui était en petit nombre dans l’organisme vont se retrouver en surnombre et vont devenir des bactéries dites opportunistes, qui deviennent infectieuses lorsque l’organisme est affaibli. Enfin, il reste la contrainte de devoir finir le traitement complet.

La consommation d’antibiotiques n’est donc pas à prendre à la légère. De génération en génération, les bactéries seront de plus en plus résistantes à tous les antibiotiques (à long terme, on ne pourra plus guérir des maladies qui à l’heure actuelle nous paraissent pourtant banales). Il faut donc en prendre conscience et changer les habitudes.

Changer les habitudes

L’usage des antibiotiques est un enjeu de santé publique. Des antibiotiques sont malheureusement prescrits en France en grande quantité. Les français représentent d’ailleurs les plus grands consommateurs de médicaments d’Europe, derrière la Grèce.

Après 10 ans de baisse, la consommation d’antibiotiques repart à la hausse en France. Les français restent encore parmi les plus gros consommateurs, deux fois plus que les anglais, et trois fois plus que les suisses.

Dans la majorité des cas, les antibiotiques sont prescrits pour les angines, les bronchites, les sinusites, mais bien souvent ces infections sont virales. En effet, le médecin ne peut savoir à l’avance si l’infection est bactérienne. Dans le cas des angines par exemple, il est difficile de savoir en l’espace d’une consultation si elle est d’origine bactérienne, ou virale d’où la prescription automatique d’antibiotiques. Dans ce cas, si le traitement prescrit est de 5 jours 3 fois par jour, il est indispensable de suivre exactement la posologie même si au bout de 3 jours, on se sent bien car c’est cette négligence qui est la plus responsable de la création de souches résistantes.

Ce n’est donc pas pour rien que les campagnes de sensibilisation publicitaires martèlent le même message depuis des années. Cette question sur la consommation d’antibiotiques, n’est pas à prendre à la légère. Les effets néfastes peuvent se manifester que sur un long terme, d’où la nécessité de rester  vigilant, dès maintenant.