Le vieux continent refait face à ses vieux démons, ceux-là même qui l’ont honteusement illustré à une certaine époque et dont il pensait à tort être débarrassé.
Pourtant en pleine chasse aux sorcières contre les musulmans, la nouvelle a de quoi étonner.
L’un des leaders du parti d’extrême droite allemand AfD, Arthur Wagner s’est reconverti récemment à l’Islam, selon la presse allemande.
Connu pour ses positions anti-immigration et anti-Islam, le AfD lutte pour débarrasser le pays des réfugiés et plus particulier les musulmans.
« L’islam n’a rien à faire en Allemagne », un slogan clamé fièrement par le parti.
Mais face à la reconversion aussi soudaine qu’inattendue de leur leader, l’AfD fait profil bas et accuse le coup.
« Le parti n’a aucun problème avec cette décision », a déclaré le porte-parole de l’AfD, Daniel Friese dans le quotidien le Tagesspiegel.
« La religion est une affaire privée. Le respect de la liberté de culte est une obligation fondamentale. Monsieur Wagner aurait pu choisir n’importe quelle autre religion ».
Une explication à laquelle on ose à peine croire mais que Daniel Friese s’est senti obligé d’ajouter tout en assurant que son parti protégeait les droits « des musulmans, des chrétiens et des homosexuel s ».
Après l’annonce de sa reconversion, Arthur Wagner a fait savoir via son parti qu’il comptait ralentir ses activités au sein du parti. Ancien membre de la CDU, M. Wagner est aussi responsable des églises et des communautés religieuses pour son parti.
Ce changement dans sa vie privée contraste avec ses positions contre l’Islam. Durant l’été 2017, il critiquait « l’ouverture » des frontières durant la crise des réfugiés.
« L’Allemagne est en train de devenir un autre pays », avait-il alors déploré, un reproche partagé par son parti qui dit lutter contre l’ « islamisation de l’Allemagne » et l’implantation de mosquées sur le territoire national.
Un discours qui a permis à l‘AfD de réaliser un score historique avec 13,3% lors des dernières élections législatives, il est devenu en quelques mois la troisième force politique du pays.