Aix-en-Provence : l’unique salle de prière du centre-ville menacée de disparaître

Les musulmans Aixois ne sont pas au bout de leur peine. L’unique salle de prière, située 5 rue Gondraux à proximité de la Mairie et qui accueille de nombreux frères et sœurs chaque jour depuis 1985, risque de fermer. L’Association d’Etudes et de Recherches Islamiques (AERI) qui gère le lieu, niché dans un immeuble a été informé que ce dernier allait être mis en vente. Elle s’était donc portée volontaire pour racheter le bien et le rénover mais la Mairie d’Aix s’est interposée en utilisant son droit de préemption, mettant l’AERI dans une situation d’impasse.

Un immeuble finalement racheté par la SEMEPA

La situation dure depuis l’Aid Al Fitr et elle n’est toujours pas débloquée. A l’origine du conflit, l’immeuble pour lequel l’AERI avait déposé une offre d’achat, a finalement été accordé à la SEMEPA, une société d’aménagement de biens publics qui a pris acquisition des trois étages (11 logements d’environ 20m²) situés au dessus de la mosquée. Sortant son droit de préemption, Mme Maryse Joissains Masini, Maire (UMP) d’Aix, a demandé l’intervention d’un syndic professionnel chargé d’évaluer les travaux de réhabilitation du bâtiment, ainsi que la nomination d’un administrateur juridique. Deux choses dont l’AERI se serait bien passé, puisque ce sont des frais supplémentaires d’interventions qu’elle devra en partie payer, risquant de la rendre très fragile financièrement. Et qu’elle soit ainsi contrainte de vendre l’unique espace cultuel du centre-ville.

Depuis bien longtemps déjà, l’Association tente de convaincre la municipalité de la nécessité de construire à Aix, une mosquée permettant d’accueillir les fidèles qui ne trouvent plus d’endroit décent pour prier, mais en vain. « La mairie s’est toujours montrée hostile à l’édification d’une mosquée digne de ce nom à Aix-en-Provence, et aujourd’hui elle tente de leur faire renoncer à leur salle de prière. » peut on lire dans un communiqué de l’Association. A l’ordre du jour, il s’agit surtout pour ses membres de sauver leur lieu de culte.

La Mairie empêcherait t-elle de conserver le lieu de culte ?

« Pourquoi ce soudain intérêt de la mairie pour cet immeuble ? Pourquoi la mairie empêche-t-elle la communauté musulmane de conserver son lieu de culte dans le centre ville d’Aix ? » s’interroge à juste titre Kamel Saïdi, le président de l’AERI. La Mairie assure que son intention n’était pas de mettre des bâtons dans les roues à l’association pour l’empêcher de conserver son lieu de culte, mais de vouloir superviser les travaux de réhabilitation d’un bâtiment jugé insalubre, et donc plus aux normes. Sans pour autant penser aux coûts qu’exigeraient de tels travaux.

«En aucun cas, nous ne souhaitions agrandir la mosquée mais rénover les logements en y maintenant les locataires » explique Kamel Saïdi. Un argument du Maire jugé léger voire fallacieux selon l’association, qui y voit un prétexte pour l’étouffer financièrement et aboutir à la fermeture du lieu de culte. « L’objectif de la mairie (…) est de mettre l’AERI en difficulté financière pour la contraindre à vendre les locaux de la mosquée et à extirper ainsi du centre-ville un lieu de culte toujours resté discret et sans problème » était écrit dans un tract, distribué par les bénévoles au matin de l’Aid Al Fitr, à la sortie du grand gymnase Coulanges d’où a pu se faire la prière de l’Aid réunissant de nombreux musulmans d’Aix et alentours.

En attendant, ce sont des centaines de fidèles qui sont mis à la porte

Ouvert depuis plus de 25 ans dans la discrétion et la tranquillité, le modeste lieu de culte permettait à beaucoup de musulmans ne trouvant pas de mosquée en centre-ville de disposer d’une salle décente pour prier. Décente et équipée al Hamdoulilah : au sous-sol, la salle des ablutions, au rez-de-chaussée et au premier étage, les espaces réservés aux hommes et aux femmes. Mais voilà que celle ci se retrouve menacée de disparaître malgré les maintes relances de l’Association AERI auprès de la Mairie, qui ne semble pas être prête à inaugurer une mosquée digne de ce nom. « Non seulement la mairie refuse de prendre en compte les besoins de la communauté musulmane en matière de lieux de culte, mais pire encore, elle cherche à les réduire » déplore l’Association, qui en appel à la mobilisation des musulmans aixois.

De son coté, l’Adjoint à la sécurité et aux cultes, Jules Susini s’est dit prêt à rencontrer les membres de l’Association « et voir comment nous pouvons régler ce problème. (…) Il n’est pas question de les mettre dehors en revanche il faut régler les questions de sécurité et notamment d’électricité. ». En attendant, ce sont des centaines de musulmans aixois qui se retrouvent sans autre endroit proche où prier, et à qui l’on porte atteinte à la liberté d’exercice de culte. Affaire à suivre insha Allah.

By Younes

7 thoughts on “Aix-en-Provence : l’unique salle de prière du centre-ville menacée de disparaître”
  1. salam

    est ce que je pourrais avoir les contacts d’un responsable
    étant moi responsable d’une mosquée dans le nord de la france
    nous avons vécu le meme cas
    mais nous nous somme battu sans avoir a faire a la justice
    ça nous a pris tois ans maisa ce jour nous somme entrain de construire notre nouvelle mosquée.
    merci de me contacté par mail si je peu vous aidé je suis a votre disposition

    salam.

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