La célèbre plate-forme de location Airbnb a essuyé il y a plusieurs mois les critiques acerbes des internautes après avoir osé proposer des logements en location situés dans les colonies en Cisjordanie.
Si dans un premier temps, l’entreprise américaine s’est retranchée derrière la loi de son pays pour se justifier, aujourd’hui elle fait volte face.
Mais l’a-t-elle fait de gaieté de cœur ? Pas vraiment, elle a juste anticipé la publication d’un rapport de l’ONG Human Rights Watch (HRW) qui stipule que les activités de Airbnb tout comme celles de Booking.com violent les droits des Palestiniens, lesquels sont privés « d’accès à leurs lots de terres dont ils ont la propriété », sont victimes de « restrictions de leur liberté de circulation » les empêchant d’avoir droit à « l’éducation, aux services de santé et aux protections pour garder leurs familles intactes . »
Airbnb a promis dans un communiqué publié le 19 novembre, de ne plus proposer de logements sis dans les Territoires occupés, sans toutefois préciser quand cette décision sera effective.
« Il existe des opinions opposées pour savoir si les entreprises devraient conduire des activités dans les territoires occupés qui sont soumis à des disputes historiques entre Israéliens et Palestiniens » , indique le communiqué.
Parmi les motifs invoqués par la firme basée aux Etats-Unis, les « souffrances humaines » que les annonces pourraient susciter auprès d’un public sensible à la cause Palestinienne.
Toutefois la plate-forme de location ne précise pas si sa décision implique les locations à Jérusalem-Est et le plateau du Golan annexé illégalement par l’état hébreu.
Cette décision n’a évidemment pas été du goût des israéliens qui ont accusé Airbnb de racisme et d’antisémitisme, un prétexte éculé utilisé régulièrement par l’état hébreu.
Le retour de manivelle ne s’est d’ailleurs pas fait attendre. Le ministre du tourisme, Yariv Levine a émis le souhait de limiter les activités d’Airbnb en Israël, alors que le tourisme représente une manne financière non négligeable pour l’économie du pays.
D’autres ont appelé au boycott de la firme américaine, à l’instar de l’ancien ambassadeur aux Etats-Unis devenu vice-ministre pour la diplomatie, Michael Oren qui a fustigé la plate-forme sur Twitter.
« Airbnb place sur liste noire des appartements juifs en Judée et Samarie – pas des appartements palestiniens, pas des appartements à Chypre occupés par la Turquie, au Sahara occupé par le Maroc, pas au Tibet ni en Crimée. La politique d’Airbnb est la définition même de l’antisémitisme. Personne ne devrait employer ses services », s’est-il indigné.
Les logements proposés à la location ont été bâtis sur des terres Palestiniennes avant d’être spoliées à leurs propriétaires par les colons. Human Rights Watch dénonce les agissements des deux plates-formes qui dissimulent sciemment l’emplacement réel des offres, faisant croire qu’elles se trouvent en « Israël » et non en Cisjordanie.