En raison de la crise sanitaire ayant fait ravage ces derniers mois, notre fête musulmane de l’Aid El-Adha devra être accueillie dans un contexte singulier.
Le sacrifice est une sunna fortement recommandée (selon trois écoles sur quatre, les hanafites, eux, déclarent que c’est une obligation pour celui qui n’est pas en voyage et qui en a les moyens).
Aussi, afin que le sacrifice soit accepté, il faut réunir plusieurs conditions: l’animal doit être en bonne santé (ex: bovin et ovins), pour l’ovin, celui-ci doit être âgé au minimum de six mois et le bovin de 2 ans minimum.
Cette année, la mise à bas (aussi appelé agnelage) des brebis s’est déroulée majoritairement durant le printemps donc la condition de l’âge minimum de l’agneau ne pourra être respectée. Cependant, il est possible de trouver des éleveurs ayant effectué l’agnelage plus tôt dans l’année.
Alors que L’ Association des Oulémas, en Algérie, a déclaré que le sacrifice est toujours maintenu (avec possibilité d’annulation selon l’évolution de la crise sanitaire), en France, des décisions concrètes n’ont pas encore été prises.
Selon le CRCM (conseil régional du culte musulman) et les représentants des différentes communautés musulmanes: « les règles sanitaires, environnementales et culturelles doivent être respectées et les abattages des animaux peuvent se dérouler sur trois jours; ils conseillent donc de bien échelonner leurs commandes.
Ils rappellent également que le sacrifice n’est pas une obligation et que de plus en plus de personnes choisissent de donner aux populations qui sont dans le besoin en lieu et place de cet abattage. »
Certaines préfectures ont déjà annoncé leurs conditions pour effectuer l’abattage. Par exemple, celle de Lyon a édicté un arrêté préfectoral précisant que « le transport et la livraison sont interdits en dehors des abattoirs agréés et des lieux d’élevage régulièrement déclarés à l’établissement départemental d’élevage (EDE)». Elle continue en clarifiant que « les abattages seront organisés en concertation avec la Grande Mosquée de Lyon, le Conseil Régional du Culte Musulman et les associations musulmanes ».
La préfecture de l’Allier, elle, déclare que « cette fête doit se dérouler dans le respect des réglementations sanitaire, environnementale, commerciale en vigueur ainsi que dans le respect des règles de bien-traitance animale. »
Ainsi, « les animaux sacrifiés rituellement ne pourront être abattus que dans un abattoir agréé et placé sous le contrôle des inspecteurs sanitaires de la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations de l’Allier ».
Il faudra donc vous rapprocher auprès de votre préfecture afin d’être averti des conditions mises en place pour un abattage respectant le règlement.