[Afghanistan] Une action d’ampleur pour lutter contre la sécheresse

L’Afghanistan fait face à l’une des pires crises de l’eau qu’il n’a jamais traversé.
Les 6 millions d’habitants de la capitale Kaboul sont les plus touchés car la population est bien plus grande que les capacités naturelles de stockage de l’eau.

Le problème se présente sous deux axes.
Premièrement le renouvellement en eau des nappes souterraines dépend des pluies et de la fonte des neiges ; mais ces dernières années les précipitations ont été au plus bas alors la demande en eau a largement dépassé les capacités disponibles. D’autant plus que la population de la région a été croissante et que de nombreux bidonvilles ont été créés autour de Kaboul suite aux bombardements et à l’insécurité.
Ainsi les habitants ont été obligés de creuser de plus en plus profondément chaque année pour trouver la plus précieuse des ressources.
En 2020, une étude publiée par un groupe de réflexion indépendant, l’Unité de recherche et d’évaluation de l’Afghanistan (AREU), a montré que les niveaux des eaux souterraines de la ville avaient diminué d’un mètre chaque année au cours des deux dernières décennies, tandis que certaines parties de la capitale avaient connu une «baisse de près de 30 mètres au cours des 14 dernières années».

Deuxièmement, quand les pluies tombent, elles sont généralement violentes et génèrent des inondations qui font des dégâts humains et matériels. L’eau n’a pas le temps de s’infiltrer en sous-sol et finit en majorité dans les égouts des villes ou par s’évaporer dans le désert.

Tout cela a entrainé des tensions au sein même de la population et certains experts parlent même d’une guerre de l’eau car d’importants rationnements ont été imposés. On a fait état de plusieurs conflits entre agriculteurs et également d’altercations violentes lors d’initiatives de distribution d’eau par le gouvernement.
C’est pourquoi les autorités ont décidé de mettre en œuvre une stratégie d’ampleur pour solutionner ce problème central.

 

Le plan d’action du gouvernement Afghan pour contrer la sècheresse

Mohammad Mustafa Naveed, porte-parole de la National Development Corporation (NDC), l’organisme gouvernemental chargé des projets urbains a déclaré :
«Jusqu’à présent, 25 petits barrages et 1,9 million de fossés ont été creusés. Depuis le début des travaux, 7,2 millions de mètres cubes d’eau ont été stockés».
«Plus de 33 000 personnes ont été employées pour l’initiative, qui a débuté en avril de cette année et devrait être achevée dans un an et demi », a-t-il également déclaré.
Cela nous rappelle un article précédent que nous avions rédigé concernant le magnifique cadeau de Zubaydah aux croyants de La Mecque.

 

Mr Naveed a également ajouté : «Dans la deuxième phase du projet, 13 millions de jeunes arbres seront plantés le long de ces tranchées, et des milliers de personnes supplémentaires seront employées pour les planter et les préserver» et qu’à terme « 70 % de l’eau de pluie sera absorbée par la terre ».
Il faut savoir que la reforestation va permettre non seulement de retenir la terre des digues, mais également de renouveler les ressources en eau sachant que les racines des arbres sont faites pour remplir les nappes en profondeur avec l’eau qu’il y a en trop par rapport à leur consommation. SubhanAllah !

Cependant, selon la Urban Water Supply and Sewerage Corporation d’Afghanistan, quoiqu’il arrive, la quantité d’eau qui est extraite chaque année dépasse largement les limites acceptables d’utilisation des eaux souterraines. Donc ce plan devra s’accompagner d’actions pour lutter contre le gaspillage de l’eau et la construction sauvage de puits et ainsi surmonter la pénurie d’eau en Afghanistan.

Si le sujet de la reforestation du désert vous intéresse, nous publierons inchaallah dans quelques jours un article concernant un projet similaire qui a eu beaucoup de succès dans le désert au sud de la Mecque : Al Baydha Project.
Allahoumma Barik.

By Younes

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