Ce jeudi 17 septembre, lors d’une commission d’enquête parlementaire à l’Assemblée Nationale qui avait pour but de « mesurer et prévenir les effets de la crise du Covid-19 sur les enfants et la jeunesse », la porte-parole de l’Unef, Maryam Pougetoux, participait aux auditions tout en portant son hijab, comme la loi le lui permet.
C’est alors que des députés LR et une députée LREM, déterminés à créer une polémique de plus et bafouer les lois même qu’ils sont censés être les premiers à respecter, ont quitté la pièce.
La présidente de la commission, Sandrine Mörch, a déploré ce comportement et a rappelé qu’« aucune règle n’interdit le port de signes religieux (…) pour les personnes auditionnées ».
La vidéo résumée de la scène est disponible sur ce lien.
Notre sœur Maryam avait déjà été au centre d’une tempête médiatique en 2018 quand une partie de la classe politique française s’était insurgée contre le fait que l’Unef choisisse comme représentante une femme voilée, dédaignant alors ses compétences.
Une conclusion cinglante de la présidente de la commission
Le buzz a été fait, mais on peut noter que cette tentative de déstabilisation s’est retournée contre les initiateurs. En effet, la présidente de la commission, elle-même députée LREM, les a ridiculisés et a continué la session malgré tout, en concluant :
« Nous ne laisserons pas ce faux débat sur le voile rentrer dans cette commission qui est censée travailler sur l’avenir et sur le présent de la jeunesse dans une situation très compliquée. Donc on vous remercie de quitter la salle et on va poursuivre nos entretiens sans vous, ce sera beaucoup plus constructif. »
Il est clair que la population française a bien mieux à faire que de se préoccuper du port du voile, alors que cela relève du respect des libertés individuelles. D’autant plus, lorsque que le pays traverse une crise sans précédent et s’efforce, avec les bonnes volontés, de protéger la jeunesse des conséquences du COVID. Ce genre d’attaques infondées ne sont pas les premières, ni les dernières que subiront les musulmans ; tout comme les anciens ont été éprouvés dans l’histoire.
Mais au final, nous constatons que la meilleure réponse à apporter dans ce genre de situation est la maitrise de soi, très bien affichée par Maryam Pougetoux [Allahoumma barik] qui a continué de manière professionnelle à intervenir et partager ses constatations concernant cette crise ; ce pour quoi elle avait été invitée par la commission à s’exprimer.
Je suis sincèrement triste, offusqué et navré devant l’exclusion dont sont victimes les jeunes filles et les dames de confession musulmane qui, motivées par leurs convictions, ont librement choisi de se couvrir d’un voile. Permettez-moi d’implorer très humblement et très sincèrement votre pardon pour cette injustice, mais aussi pour les conséquences qui en découlent dans votre vie quotidienne Cette chasse aux sorcières n’a, à mes yeux aucun sens dans un contexte pluriculturel sans cesse plus large et plus riche. En posant ce choix de les exclure, quel message donnons-nous aux enfants d’aujourd’hui qui, demain, seront adultes et auront, à leur tour, des décisions à prendre dans l’intérêt commun ? La différence fait-elle peur à ce point ? Dans ce cas, donnons-nous les moyens d’apprendre à gérer nos peurs; gérer une collectivité humaine avec une boule au ventre a toujours mené l’humanité à la catastrophe !