La loi interdisant « la dissimulation du visage dans l’espace public » a un an. Un anniversaire amère pour de nombreuses femmes, puisqu’il a été le véritable point de départ d’une série de mesures islamophobes de la part du gouvernement, et plus généralement des actes islamophobes en France. Une loi liberticide ayant encore aujourd’hui des conséquences désastreuses pour les femmes musulmanes portant le voile, intégrale ou pas. Heureusement, il existe une résistance citoyenne, d’un groupement de femmes déterminées à faire abroger cette loi, les AD2L.
En un an, environ 300 femmes verbalisées
Sur environ 350 femmes musulmanes contrôlées en un an, 300 ont été verbalisées. D’après l’association « Touche pas à ma Constitution », 367 femmes auraient été en réalité verbalisées. Une honte pour Lila Citar, présidente de l’association « Amazones de la Liberté » (AD2L), qui dénonce l’abus du gouvernement français : « On ne va pas y aller par quatre chemins, cette loi est liberticide, sexiste, islamophobe et infantilisante ! ». Depuis un an, cette jeune femme de 30 ans tente d’obtenir l’abrogation de cette loi par tous les moyens légaux possibles.
« Nous écumons tous les tribunaux et quand nous aurons épuisé tous les recours en France, nous irons voir la Cour européenne des droits de l’Homme »
150 euros d’amende ou un stage de citoyenneté, voilà la peine qu’encourent les femmes souhaitant se voiler le visage de leur propre chef. Contrairement à ce qu’on a voulu faire croire aux français, les femmes portant le niqab ne sont pas sous la croupe de leur pères ou de leur frères machos ou islamistes souhaitant les protéger, très souvent ce choix se fait contre tous. D’après les chiffres de Rachid Nekkaz, 67% des femmes voilées intégralement sont « divorcées ou célibataires » preuve, selon lui, qu’elles ne portent pas le voile « sous la contrainte d’un mari ».
Aujourd’hui l’offensive est plus directe, plus agressive. La femme qui porte le niqab est un danger pour la République et la Laïcité. Concrètement, il faudrait avoir peur d’une minorité représentant 0,00075% de la population française ! De plus, ils jugent cette pratique ostentatoire, ce qui signifie pour eux que le niqab est séduisant au point de donner envie aux jeunes filles ou aux mères de famille d’autres confessions d’adopter cette mode ? Concrètement, qu’elle est le danger ?
Une loi servant à détourner l’attention
Rares sont les lois ne concernant qu’une minorité de citoyens. Alors que la France est au cœur d’une crise économique, le gouvernement a choisi un bouc émissaire afin de détourner l’attention des français des vrais problèmes de société, plus d’un an de débat sur la question du niqab. Incapables de trouver des solutions satisfaisantes, l’état a décidé d’agir, en remuant le sable afin de faire ressortir du paysage français quelques centaines de femmes portant le voile intégrale. Le climat de peur installé, l’on peut de nouveau manipuler les foyers qui accorde leur confiance à celui ou ceux qui leur promettent la sécurité. La France compte plus de 65 000 000 habitants, le chômage a atteint des sommets, et l’on se moque de nous en votant une loi interdisant à cinq ou six cent sœurs musulmanes de cacher leur visage dans la rue…
Claude Géant affirmait l’an dernier, que cette menace concernait 2 000 personnes. Et il se réjouit aujourd’hui en prétendant que grâce à cette mesure, la moitié des femmes, soit environ 1000 sœurs, auraient enfin retiré le niqab. Un autre mensonge, puisque de nombreuses femmes commencent à le porter, et que pour certaines le niqab est devenu un acte de résistance à part entière. Agnès de Féo, sociologue à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et réalisatrice de « Sous la burqa » en 2010 et « Niqab hors-la-loi » en 2011, explique qu’effectivement cette loi a eu un effet incitatif, de par son caractère discriminatoire et stigmatisant.
« Tous les musulmans se sont sentis concernés et ils ont très mal pris le fait qu’une loi vise spécifiquement les musulmans. Du coup, ils ont été nombreux à se radicaliser », estime la sociologue.
« On voit moins les femmes voilées dans les rues parce qu’elles restent chez elles. Mais ce n’est pas pour ça qu’elles sont moins nombreuses. Au contraire, il y a une démarche de résistance, de transgression. Beaucoup disent même que la polémique les a convaincus de porter le voile », poursuit-elle.
Selon Rachid Nekkaz, 28 % des femmes portant le niqab en 2011 l’aurait retiré « par peur ». Puis, suite au procès de Meaux en septembre dernier, où ont été condamnées deux femmes pour avoir porté le voile sur la voie publique, 18% de musulmanes se seraient voilées pour la première fois.
Les islamophobes décomplexés
Cette loi a cependant eu des conséquences désastreuses. Les actes islamophobes sont montés en puissance. Les arrestations ont tournées au harcèlement moral dans certains commissariats, voire à des situations d’humiliation, pour « une infraction de deuxième classe, du même acabit que téléphoner au volant » affirme Lila Citar. Imaginez vous avec les menottes aux poignets devant vos enfants à cause de vos convictions religieuses… La liberté de pensée et d’expression est clairement bafouée vis à vis de toutes ces femmes.
« Nous avons toutes été arrêtées au moins une fois, voire menottées et emmenées au commissariat pour des interrogatoires qui peuvent durer jusqu’à quatre heures », poursuit-elle.
L’affaire Merah encourage d’autant plus les actes islamophobes et les représailles contre la communauté musulmane. La situation s’empire pour les femmes voilées, à cause d’une communication menée sur cette affaire avec brio pour « accuser » les musulmans à la veille des élections présidentielles. Finement mais sûrement, on crie dans les médias qu’il ne faut pas faire d’amalgame entre Merah et l’Islam, pour placer dans les esprits le doute et la peur. Car finalement, les gens ne retiennent de tous ces discours hypocrites que deux mots : Merah et Islam. Le tour est joué ! Et proprement.
« On nous traque dans la rue comme de dangereux criminels (…). Parfois, jusqu’à 12 policiers sont mobilisés pour une seule femme qui amène ses enfants à l’école. Mais pendant ce temps, les vrais terroristes, les vrais délinquants, les vrais criminels peuvent agir en toute impunité ».
« Nous ne pouvons plus sortir de chez nous, on n’a plus accès aux lieux de culture, aux soins, aux magasins. Certaines ne peuvent plus travailler. Moi, citoyenne française, je ne vais pas pouvoir aller voter ! », regrette Lila Citar.
« On se fait cracher dessus, insulter dans la rue. On est même dénoncée par des citoyens qui appellent la police jusqu’à cinq fois de suite pour qu’on vienne nous arrêter ».
Un climat de délation qui rappelle vaguement les débuts d’une histoire passée. Au nom de la laïcité, les femmes voilées sont désormais montrées du doigts, insultées, et ne sont plus en sécurité dans la rue. Elles risquent de ne plus pouvoir garder d’enfants, un des seuls métiers qu’elles pouvaient encore pratiquer, on les exclue, on les stigmatise, on leur interdit les sorties scolaires sous prétexte d’un voile bavard et racoleur pouvant convertir les enfants de la République. Les médias n’en font même pas état, le problème est complètement ignoré, ou traité dans le sens du poile du gouvernement. L’on souhaite les cloisonner chez elle, ne plus les voir. « Cachez ces femmes couvertes que je ne saurais voir ! ».
Espoir d’un réveil du peuple
Les plus naïfs sont convaincus que ce combat est réellement important pour le gouvernement, au nom de la Laïcité, indivisible avec la République Française. Mais l’objectif est-il vraiment d’uniformiser l’horizon français, afin que toutes les silhouettes soient les mêmes, et que nos enfants ne croisent pas ces femmes de noir vêtues ? Une fois les élections passées, dépenseront-ils autant d’énergie contre la communauté musulmane ? La chasse aux sorcières se renforcera-t-elle ou disparaîtra-t-elle ?
L’association « Amazones de la Liberté » regroupe aujourd’hui environ 350 adhérentes autour de sa cause, ainsi que « des milliers de sympathisants de tous bords confessionnels et politiques ». Des ONG telles qu’Amnesty International soutiennent à présent leur lutte. Une résistance féminine citoyenne s’est formée, et ne s’arrêtera pas là ! Ce combat émancipateur est à encourager, au nom de la Liberté et du respect d’autrui.
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salam ‘aleykoum wa rahmatou Llah ,la meilleure solution ,c’est de quitter ce pays et faire al hijra dans les pays musulmans …
c’est pas pour rien qu’Allah ta’ala nous ordonne d’immigrer pour sa cause.
qu’Allah ta’ala nous facilite la hijra .
trop facile on doit rester et faire la dawa lutter être les sahabas de notre époque pour les générations à venir
Assalamarleykom!
Merci à ces femmes qui défendent NOTRE honneur bafoué par des lois faites pour des causes électorales!
Il faut que les hommes se rendent compte de leur passivité! Des mères de foyer ayant joué la vie en repli sont obligés de sortir pour combattre les Islamophobes!! Où sont les frères? Les avocats? Juristes? Où sont les frères qui proposent leurs aides (argent, compétence??)
Qu’Allah nous guide car nous sommes mal barré!
Merci à Lila Citar qui relève l’honneur des musulmans en France!
Qu’Allah facilite nos soeurs!!!
Assalamu aleykoum.
Certes, nous, les frères désapprouvons mais nous remuons très peu.
Néanmoins, les ennemis de l’Islam prenne le voile comme un asservissement de la femme par l’homme. Que doivent-ils penser du niqab alors!
Je pense que c’est justement cet argument des islamophobes qui fait que ce sont nos soeurs, plus que nous qui doivent réagir, pour repousser cet argumentation, tout en ayant de notre côté une argumentation assez construite pour contrer l’argument du syndrôme de Stockholm.
Malheureusement, face a des personnes tant attachées a leurs biens et allergique a la religion, prendre sa foi pour base de réflexion, c’est comme crier dans les oreilles d’un sourd…
Salam’aleykom,
Machaa Allah, barakAllahofikom pour cet article qui résume bien la situation…
assalamou aleykoum,
Barak allah oufikoum a AJIB pour la publication de cet article, qui tombe a pic en cette période difficile.
Je suis allée sur le blog d’AD2L : http://amazonesdelaliberte.com/2012/04/12/lila-citar-dad2l-denonce-la-censure-des-medias-sur-sud-radio/ et je déplore que les radios arabes n’aient meme pas invité la présidente d’AD2L à un débat, afin qu’elle expose les témoignages vécues par beaucoup de nos soeurs. Si les frères veulent se manifester que ce soit de cette façon (comme le fait AJIB dans ce magazine d’information). Soyez solidaires de vos soeurs voilées, de vos mères, de vos épouses, de vos filles fi amaniLlah.
Les frères ne sont ils pas les bergers de leurs troupeaux ? Donc je lance un appel a tous mes frères filleh de soutenir au moins par un petit mot cette association bi idhnilleh ta’ala.
salam aleykoum,
un grand barakallahu fik a la soeur lila et a l’association aD2L!!
Voila enfin des personnes qui se préocupe de notre cas et qui sont la pour nous aider!!!
Nous avons besoin de toutes la oumma pour nous soutenir,alors un petit mot fait toujours du bien..
Assalamo aleykom, quelqu’un aura des nouvelles de l’association AD2L ou de ces fondatrices? leurs site n’existe plus et on n’a plus aucune information. C’est inquiétant!