Au lycée Maurice-Utrillo, cette interdiction ne passe pas. Au moins la moitié des enseignants de cet établissement sont en grève reconductible à compter de mercredi, entre autres, car ils refusent de « stigmatiser » les élèves qui portent une abaya ou un qamis, son équivalent masculin.
Des priorités
Dans un communiqué partagé sur les réseaux sociaux ces derniers jours, ils expliquent se « désolidariser de la politique islamophobe du gouvernement ». Devant un buffet de tomates cerises et de sodas, ces profs se succèdent pour prendre la parole. « Les jeunesses populaires ne sont jamais écoutées ni accompagnées mais sont, une nouvelle fois, suspectées de défier la République », déplore l’un d’eux au micro, rapporte France Info.
Pour l’équipe enseignante, la « polémique » sur l’abaya vise en effet à « cacher les attaques qui sont faites contre le système public d’éducation, en particulier la baisse drastique de moyens ». A la manière d’une liste de fournitures scolaires, ils énumèrent le manque de personnels au lycée Maurice-Utrillo : un CPE en moins (trois contre quatre l’année passée), une réduction du nombre d’assistants d’éducation, un demi-poste de technicien de laboratoire non pourvu depuis plus d’un an… « Avec la réforme du bac, il est très compliqué d’avoir un prof principal dans chaque classe. Il en manquait cinq le jour de la pré-rentrée », ajoute une professeure. Elle soutient que « la grève continuera » jusqu’à ce que les moyens soient mis sur la table.
Depuis l’année dernière, il n’y a également aucune infirmière au lycée Maurice-Utrillo. « Quand je ne me sentais pas bien, je n’avais aucun endroit où aller et on devait venir me chercher », rapporte Laura. Même pour un mal de tête, elle n’a pas eu droit à du paracétamol. Parmi les lycéens interrogés par France info, il y a ceux qui n’ont pas eu de prof d’anglais pendant plusieurs semaines, quand cela a été le prof de français pour d’autres. « On devrait régler des choses plus importantes » qu’interdire le port de l’abaya, regrette une élève. Aucun chiffre officiel n’a été communiqué, pour l’heure, par le ministère de l’Education nationale sur le manque de personnels. Mais les premiers retours sur le terrain mettent en lumière des trous un peu partout en France, indique France Info.
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