Riccardo Corradini, premier étudiant Erasmus à Gaza

Partir étudier à Gaza ! Qui en aurait l’idée alors que l’enclave Palestinienne est sous blocus israélien depuis plusieurs années et que les bombardements et les tirs contre les civils sont quotidiens ?

Pourtant c’est le choix qu’à fait Riccardo Corradini, un étudiant italien lorsque son université à Sienne a annoncé qu’une place était disponible dans l’une des 14 universités de Gaza. C’est dans le cadre d’un échange universitaire Erasmus que le jeune étudiant à décidé de se rendre dans l’enclave Palestinienne.

« Je n’ai pas réfléchi plus d’une heure », explique l’étudiant en sixième année de médecine pour qui ce voyage n’est pas une première, puisqu’il s’était déjà rendu en territoire palestinien il y a deux ans.

Mais au-delà de son courage, Riccardo qui a pour ambition de se spécialiser dans la chirurgie d’urgence, c’est sa détermination qui l’a amené à choisir un endroit où le danger est tapi derrière chaque coin de rue. La répression contre le peuple Palestinien, le nombre de blessés et de morts croissant, l’ont encouragé à venir aider ce peuple meurtri.

« J’ai vu certains cas qui ne sont pas communs en Italie ou en Europe. Des gens blessés à la jambe, un adolescent de 16 ans amputé, le genre de blessures que, malheureusement, vous ne pouvez voir qu’ici », explique le jeune homme de 25 ans, qui exerce dans trois hôpitaux gazaouis.

Un choix de vie qui n’est pas facile, comme le reconnaît le jeune italien :

« Bien sûr, ce n’est pas facile de vivre ici », surtout qu’il faut en permanence faire face au manque de matériel médical et de médicaments. Sans compter sur l’angoisse d’exercer dans un lieu où la sécurité fait défaut.

Mais heureusement l’hospitalité des Gazaouis est un bon remède contre la peur.

« Les gens sont tellement accueillants ! », déclare l’étudiant, fier d’être traité « comme un membre de la famille » par ses propriétaires Palestiniens.

« J’aime énormément l’atmosphère de Gaza », dit-il avant d’ajouter, « il y a beaucoup de monde dans la journée, beaucoup de couleurs, de parfums… On se croirait dans un roman ! »

Saadi al-Nakhala, son ami reconnaît que « C’est courageux de sa part de venir dans un endroit sous blocus ».

L’arrivée du jeune étudiant italien à Gaza est un enchantement pour certains, dont Ahmed Muhaisen, responsable des Affaires extérieures à l’Université islamique, pour qui Riccardo est un « ambassadeur » qui donnera peut être l’exemple à d’autres.

L’Université islamique a conclu quelques centaines de partenariats avec plusieurs universités dans le monde. Pour le moment, trois Gazaouis sont à l’université de Sienne en semestre d’échange.

C’est « un moyen de montrer au monde qu’il y a un excellent niveau académique » à Gaza, déclare satisfait M. Muhaisen.

Durant quatre mois, Riccardo Corradini va œuvrer auprès des Gazaouis, il espère que cet échange va constituer un « petit pas pour la paix ».

By Younes