Plusieurs ONG de défense des droits de l’homme ont exhorté l’ONU à réagir aux exactions commises contre des centaines de milliers de Ouïghours du Xinjiang chinois.
Un appel lancé entre autres par Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International qui souhaitent que le Conseil des droits de l’homme de l’ONU envoie une mission exploratoire internationale dans la province autonome chinoise.
Les ONG dénoncent notamment « l’endoctrinement forcé » de la minorité musulmane turcophone.
« Les exactions au Xinjiang sont si graves actuellement qu’elles appellent une réaction de la communauté internationale », a déclaré à Genève le directeur exécutif de HRW, Kenneth Roth.
Selon les défenseurs des droits de l’homme, un million (certains parlent de trois millions) d’Ouïghours et de membres d’autres minorités musulmanes, comme les Kazakhs sont internés dans des camps et soumis à de mauvais traitements.
Un appel reçu 5 sur 5 par la Haut-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU qui a relancé Pékin pour avoir un « accès total » à la région du Xinjiang afin d’évaluer la situation des Ouïghours.
Dans un discours prononcé devant le Conseil des droits de l’homme à Genève,
Michelle Bachelet a modéré ses propos, rappelant que la Chine avait donné la possibilité à des millions de personnes de sortir de la pauvreté, mais reconnaissant toutefois que « dans certaines régions, des communautés et des individus ont été abandonnés ».
« Mon bureau cherche à entrer en contact avec le gouvernement chinois pour avoir un accès total afin de mener une évaluation indépendante des rapports faisant état de disparitions forcées et de détentions arbitraires, en particulier dans la région autonome du Xinjiang », a-t-elle dit.
Ce n’est pas la première fois que la Haut-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU demande à Pékin l’autorisation de se rendre dans cette région de l’ouest de la Chine, sans succès jusqu’à présent.
L’Etat chinois reconnaît du bout des lèvres l’existence de centres pour « rééducation » visant à lutter contre ce qu’il appelle la « radicalisation islamiste », mais qui en réalité sont des camps de matraquage à une allégeance « patriotique » à Pékin.
Le but ultime de ces « centres » est d’annihiler l’identité musulmane des ouïghours.
En pratique cela consiste à interdire aux musulmans de manger halal, de prier, de jeûner durant le mois de ramadan, de les forcer à consommer du porc et à boire de l’alcool, etc…