Aux lendemains des attentats du 11 septembre 2001, alors qu’une partie du monde s’ingénie à diaboliser les musulmans et l’Islam, d’autres au contraire veulent en connaître davantage sur cette religion dont on parle tant.
S’en suit une augmentation sensible des conversions à l’Islam, particulièrement en Europe et aux Etats-Unis.
Parmi ces populations dont l’intérêt vis-à-vis de l’Islam s’accroît, les Latinos. Ils sont l’un des groupes dont la croissance est la plus rapide au sein de l’islam en Amérique.
Ce phénomène pourrait être lié au climat politique actuel de l’Amérique, ce serait l’une des explications à la multiplication du nombre de conversions à l’Islam aux USA, avec une augmentation de 30% rien que pour les hispaniques, comme le révèle le quotidien américain The Christian Science Monitor.
Mais est-ce la seule explication ? D’autres facteurs doivent être pris en considération, comme le mariage, la pauvreté, le caractère, la spiritualité ou encore l’immigration.
Catherin García qui porte le niqab en se rendant à la mosquée pendant le mois sacré du ramadán, a déclaré à ce quotidien que « quand elle se trouvait dans son propre pays jamais je ne me suis vue appartenant à cette société, mais, en me convertissant , tout a changé car l’Islam fait que mes idées coïncident avec tout ce à quoi je crois ».
Ali Jan, secrétaire national du Conseil des Musulmans de l’Amérique du Nord à Chicago, a déclaré que depuis « 1999 jusqu’à présent le nombre de musulmans, d’origine latino-américaine, a augmenté de 30 %, pour atteindre aujourd’hui les 200.000. Beaucoup croient que la cause principale de ces conversions est à chercher avec les terroristes du 11 septembre, qui a permis une union entre ces deux groupes minoritaires ».
Selon des organisations telles que WhyIslam.org , les Latinos sont l’un des segments de la communauté musulmane à la croissance la plus rapide. Environ six pour cent des musulmans américains sont maintenant latinos – et un cinquième des nouveaux convertis à l’islam dans le pays sont latinos.
S’il est surprenant que de nombreux Latinos passent d’une culture à prédominance catholique romaine à une religion d’origine arabe, cela ne devrait peut-être pas l’être. D’une part, comme les Afro-Américains des années 1960, les Latinos découvrent leurs propres liens historiques et culturels avec l’islam et le monde arabe. Et cela commence par ce qui définit le plus les Latinos : l’espagnol.
« Notre langue est nourrie par plus de 4 000 mots qui viennent de l’arabe », explique Wilfredo Ruiz, un musulman d’origine portoricaine qui s’est converti il y a une décennie et qui est avocat pour le chapitre des relations américano-islamiques dans le sud de la Floride. « Chaque mot en espagnol qui commence par “al”, par exemple, comme alcalde, alcantarilla, almohada ».
C’est parce que les musulmans arabes ont gouverné l’Espagne pendant environ 800 ans au Moyen Âge et ont fait de la péninsule ibérique l’une des civilisations les plus avancées de son époque. Un millénaire plus tard, Ruiz dit que le passé est un élément incontournable de l’ADN hispanique.
Ruiz souligne que les Latinos et les Arabes attachent une grande importance à la famille élargie et aux traditions telles que l’hospitalité offerte aux étrangers. Sur le plan religieux, les Latinos tels que Gonzalez disent que l’islam offre une forme de culte plus simple et plus directe que le catholicisme. Ils se sentent également plus structurés qu’ils ne le voient dans les églises évangéliques auxquelles tant de Latinos adhèrent aujourd’hui.
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