Comme à chaque rentrée, les cantines scolaires sont à l’ordre du jour. Habituellement la discussion tourne inévitablement autour du sujet récurrent, le menu avec ou sans porc. Mais cette rentrée 2018 nous réserve une surprise, dixit le sempiternel sujet avec pour point de mire les élèves de confession musulmane, aujourd’hui il s’agit de cibler l’ensemble des élèves et leur bien-être alimentaire.
Et après le repas de substitution, voici le menu végétarien !
Le gouvernement était contre, mais les députés en ont décidé autrement. Ce vendredi 14 septembre, l’Assemblée nationale a dit oui pour une « expérimentation » d’un menu végétarien dans les cantines scolaires « au moins une fois par semaine » et pour « une durée de deux ans ».
Les gestionnaires « publics ou privés » de restaurants scolaires seront désormais contraints de proposer un menu qui « pourra être composé de protéines animales (laitages, œufs) ou végétales (céréales, légumineuses ) ».
La députée REM de la Somme, Barbara Pompili, à l’origine de cette mesure, espère « que l’école joue aussi ce rôle de formation de ce que c’est l’alimentation ». Changer les mentalités et balayer l’ « idée répandue » selon laquelle un menu équilibré est « forcément » composé de viande.
Barbara Pompili a publié un message sur Twitter, se félicitant de cette « belle victoire collective pour la santé et la lutte contre les inégalités d’accès à une alimentation saine et équilibrée ».
L’expérimentation, « ne s’adresse qu’aux collectivités qui proposent déjà deux menus » pour le même repas, elle fera d’ailleurs l’objet d’une évaluation à terme « notamment de son impact sur le gaspillage alimentaire, sur les taux de fréquentation et sur le coût du repas » », ajoute l’élue.
L’amendement est loin de ne faire que des heureux, hormis le gouvernement qui a voté contre, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert ne cache pas sa déception.
Il a en effet déclaré : « Sur un débat de société, je défends la liberté de choix. Je ne suis pas ici pour que l’on impose les choses comme cela par la loi . »
Depuis des années, de nombreuses cantines ont prévu un menu de « substitution » pour les élèves de confession juive ou musulmane. Mais les maires opposés à cette mesure, ont rejeté l’idée d’un menu sans porc pour des raisons politiques. Selon eux, la laïcité, qui sépare l’État de la religion, ne doit pas tenir compte de ces régimes alimentaires religieux.
Bien que le menu unique semble être une mesure prise contre les musulmans, l’idée d’un menu végétarien pourrait être une alternative. Les élèves auront le choix entre ce menu et un menu avec viande.
Rappelons que le repas scolaire est pour beaucoup d’enfants et d’ados, le seul repas équilibré de la journée.