Darifa saluée en héroïne après avoir affronté le tueur de Liège

Le 29 mai dernier, un forcené, un couteau à la main, s’en prend aux passants d’une rue de la ville de Liège en Belgique. Il tue un jeune étudiant avant de se cloîtrer à l’athénée Léonie de Waha, où il prend en otage une femme d’ouvrage.

Les forces de l’ordre craignent que l’homme, qui a crié à plusieurs reprises « Allah akbar » s’en prenne aux élèves de l’école.

Au lieu de cela, un dialogue surprenant s’instaure entre l’agresseur et Darifa Imaankaf, une belgo-marocaine de confession musulmane qui a probablement réussi à éviter le pire.

L’employée de 47 ans engage la conversation avec Benjamin Herman, un détenu en liberté provisoire.

Darifa raconte qu’elle se trouvait à l’entrée du lycée lorsqu’elle entend des cris, l’individu venait de poignarder un étudiant et deux policières avant de dérober leurs armes.

Malgré la peur, Darifa pense d’abord à la sécurité des élèves, elle ferme les portes et permet à certains de ses collègues de prendre la fuite. Soudain, elle se retrouve nez à nez avec le tueur qui lui demande :

« Tu es musulmane ? Tu fais le ramadan ? » Dans un premier temps, Darifa pense avoir affaire à un islamophobe, mais lui répond tout de même par l’affirmative.

« Ne pleure pas pour ces enfants, pleure pour ceux de Palestine » lui dit-il.

Rassurée par ces paroles, elle en profite pour lui demander d’épargner les élèves.

« Il était calme, mais il transpirait beaucoup », une situation qu’elle va exploiter à bon escient. Elle va alors lui suggérer de se rendre, mais pour le forcené les dés sont jetés, « si quelque chose doit se passer, c’est aujourd’hui » lui dit-il avant de se précipiter dans la cour de récréation en tirant sur les policiers, il en blessera quatre avant d’être abattu.

Une chose est certaine, sans l’intervention de la femme de ménage, le bilan aurait pu être plus lourd selon les enquêteurs.

Darifa a été transportée à l’hôpital en état de choc. Son acte héroïque a été salué par le Premier ministre belge, Charles Michel et le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon qui lui ont rendu visite à l’hôpital. L’ensemble du Parlement a tenu à son tour à rendre hommage à la Belgo-marocaine qui « incarne le courage et la bravoure des personnes humbles et anonymes » a déclaré la députée Laurette Onkelinx.

By Younes