The Times contraint de s’excuser après avoir discriminé des familles musulmanes

En août 2017, le journal The Times publie plusieurs articles à sa Une au sujet d’une fillette de cinq ans, présentée comme « chrétienne et blanche ». Selon le journal britannique, la petite fille aurait été retirée de la garde de sa mère par les services sociaux de Tower Hamlets, à l’est de Londres.

Une situation qui ressemble malheureusement à beaucoup d’autres, à la seule différence que la fillette a été placée en l’espace de six mois dans deux familles d’accueil musulmane. Très vite, l’une des familles est présentée comme « intégriste » par le quotidien qui n’apporte aucune preuve de ses allégations.

The Times va même plus loin, en prétendant que durant son placement dans l’une des familles, la jeune fille est contrainte de parler l’arabe à la place de l’anglais, interdite de porter son crucifix ou encore de manger des pâtes à la carbonara à cause de la présence de porc. Ces différents faits auraient, selon le journal, amené les services sociaux de retirer l’enfant à la famille musulmane pour être confiée à sa grand-mère maternelle.

Autant d’allégations qui ont poussé la mairie de Tower Hamlets à porter plainte contre le journal, auprès de l’organisme de régulation de presse au Royaume-Uni (IPSO).

Après plusieurs mois d’enquête, l’IPSO livre sa conclusion. Les informations du journal sont totalement infondées, la famille d’accueil a eu un comportement approprié envers la fillette. Celle-ci n’a subi aucun des préjudices évoqués par The Times, selon l’organisation britannique de lutte contre l’islamophobie Tell Mama.

Le placement chez la grand-mère, de confession musulmane, détail « omis » par le journal, était déjà prévu mais a été retardé en raison de formalités administratives.

Le titre du journal : « Le juge décide que l’enfant doit quitter la famille d’accueil musulmane » » était « trompeur et injuste pour les familles d’accueil concernées » estime la mairie qui ajoute que « si le journal était incapable de rendre compte des antécédents religieux de la grand-mère, par souci de protéger son anonymat, il aurait dû supprimer l’élément religieux de l’histoire et ne pas se référer à la religion des familles d’accueil ».

By Younes