Le FMI panique. Dans une déclaration de la Directrice Générale du FMI Christine Lagarde lors des assemblées printanières du groupe de la Banque Mondiale, le FMI sonne l’ « alerte maximale sur la dette mondiale » comme le dit le journal les Echos :
« Jamais le niveau d’endettement des Etats, des entreprises et des ménages n’avait atteint un tel niveau en temps de paix »
On parle de 164 mille milliards de dollars de dette à l’échelle internationale, soit si on développe le chiffre -164 000 000 000 000 de dollars dans le compte de l’économie mondiale… une véritable bombe à retardement. On ne peut pas se lancer ici dans une explication de l’argent dette et de la gigantesque gageure de l’économie mondiale qui nous a attiré dans ce bourbier, mais ce qui est sûr c’est que les propos de Hervé Hannoun ancien sous-gouverneur de la Banque de France, et Peter Dittus, ex-secrétaire général de la BRI sont vraiment d’actualité :
« Les politiques économiques des pays du G7 nous conduisent tout droit vers une crise du système financier international. Ces politiques sont irresponsables, que ce soit dans les domaines monétaire, macroéconomique ou dans les domaines climatique et de la défense ».
Le FMI pointe du doigt en particulier dans ses déclarations les Etats-Unis, qui avec le Japon et la Chine représentent la moitié de la dette mondiale, et qui ont une politique de plus en plus irresponsable. Le FMI ne regrette pas malheureusement qu’en ces temps de crise qui ne dit pas son nom, les banques elles, JP Morgan et Goldman Sachs en particulier, viennent d’annoncer des bénéfices records.
Il est utile de rappeler au lecteur qu’on n’en serait pas là si certains principes cardinaux de la finance avaient été suivis. Ces principes au nombre de cinq, peuvent être résumés comme suit:
- Interdiction du ribâ’, l’intérêt usuraire. Les prêts d’argent doivent être dénués de profit, ce qui revient à un taux d’intérêt nul (les frais administratifs eux sont acceptables selon des règles bien précises);
- Interdiction du gharar, l’incertitude dans les transactions, comme dans les cas des jeux d’argent (maysir) basés sur le hasard, de la spéculation et, par exemple, l’assurance conventionnelle;
- Interdiction de tout investissement dans des produits illicites, harâm, comme l’alcool, la viande de porc, la pornographie, etc ;
- Obligation de partage des profits et des pertes : que ce soit entre associés ou entre banque et client. Le partage des profits et des pertes est obligatoire et se fait selon le contrat initial ou selon les apports respectifs ;
- L’application du principe de l’adossement à un actif tangible : Les transactions financières islamiques se doivent d’avoir un lien direct avec un actif réel et tangible donc avec l’économie réelle.
L’économie mondiale elle s’est complètement affranchie de l’adossement à l’économie réelle, et ces chiffres d’endettement global sont donc parfaitement déliés de la production et consommation réelle des habitants. Les intérêts eux, conduisent les banques centrales à produire de l’argent et les Etats à émettre de la dette sans aucune mesure. Sans se préoccuper aussi, et c’est le plus grave sûrement, des chocs et crises mondiales qui arriveront à coup sûr avant que nos enfants ne puissent bénéficier de conditions de vie similaires aux nôtres.
A nous musulmans d’en tirer les leçons nécessaires pour remettre de l’ordre dans nos vies passagères, préparer notre avenir et l’avenir de nos enfants avec une conscience un peu plus poussée des enjeux de cette nouvelle crise financière planétaire à venir, et peut être se préparer à ces chocs en suivant quelques conseils avisés…
Dommage qu’il n’est pas répondu à la question « mais à qui la terre doit-elle cet argent ? »