Abraham –que la paix sur lui- quitta Babel en Irak, et se dirigea vers la Palestine en compagnie de sa femme Sarah, après avoir souffert de la persécution de son peuple qui adorait les étoiles et reniait l’unicité d’Allah, qui est pourtant Celui qui les a créés et leur a octroyé les bienfaits du ciel et de la terre.
Les années s’écoulèrent sans qu’ils n’aient d’enfants, et Abraham prit une deuxième épouse du nom de Hâjar. Celle-ci engendra Ismaël.
Abraham se réjouit de cette naissance. Cependant, Sarah devint jalouse de Hâjar qui eut un garçon, qu’elle aurait bien ardemment souhaité pour elle . La cohabitation entre les femmes devenait mal aisée. Exécutant l’ordre d’Allah, Abraham embarrassé, quitta secrètement son foyer avec son épouse Hâjar.
Ils s’installèrent à la Mecque qui était une terre désertique et aride. Il passa avec Hâjar et son fils une période courte puis se retira en les laissant avec un sac de provisions et une outre remplie d’eau. Hâjar étonnée et troublée lui dit :
– Ibrâhîm, à qui nous laisses-tu ? Est-ce Allah qui te l’a ordonné ?
– Oui, répondit Ibrâhîm.
– Alors va ! Allah ne nous abandonnera pas, dit-elle rassurée.
Lorsqu’il perdit Hâjar de vue, il s’arrêta et, face à l’emplacement de la Ka`ba qui n’était pas encore édifiée, il implora Allah :
« Ô notre Seigneur, j’ai établi une partie de ma descendance dans une vallée sans agriculture, près de Ta Maison sacrée [la Ka’ba], – Ô notre Seigneur – afin qu’ils accomplissent la Salat. Fais donc que se penchent vers eux les cœurs d’une partie des gens. Et nourris-les de fruits. Peut-être seront-ils reconnaissants ? » [Coran : sourate 14 , verset 37]
La mère d’Ismaël se mit à allaiter son fils et à boire jusqu’à ce que l’outre se vidât et que son petit eût soif. Elle le regardait se tordre de de soif. Elle s’éloigna pour ne pas le voir dans cet état et elle trouva as-Safâ, le monticule plus proche d’elle. Elle monta à son sommet et se mit à scruter la vallée dans l’espoir de voir quelqu’un, mais personne à l’horizon.
Elle descendit le monticule. Lorsqu’elle arriva dans la vallée, elle releva un peu de sa tunique et s’empressa en marchant comme quelqu’un qui ploie sous une lourde charge.
Une fois arrivée à l’autre flanc de la vallée, elle trouva le monticule al Marwa au sommet duquel elle monta. Elle scruta l’horizon dans l’espoir de voir quelqu’un, mais toujours personne…
Elle répéta sept fois le trajet entre les monticules. Une fois parvenue au sommet d’al Marwa, elle entendit une voix et se se dit à elle-même :
– Tais-toi.
Elle prêta à nouveau l’oreille et entendit à nouveau la même voix. Elle dit vers l’endroit d’où venait ce bruit :
– Maintenant que tu t’es fait entendre, aurais-tu de quoi nous secourir ?
C’est alors qu’elle vit, près de son fils, l’Ange Gabriel qui se mit à gratter la terre avec son aile jusqu’à ce que l’eau jaillisse.
Hâjar se mit alors à endiguer la source avec du sable et des pierres et à crier : « Zem…Zem…Zem… !»1, pour que l’eau reste sur place et ne pénètre pas le sol. Elle en but et allaita son enfant.
Alors qu’elle se trouvait dans cette situation, un groupe de la tribu de Jurhum passa par là. Les hommes de la tribu virent un oiseau volant qui tournoyait au-dessus d’un point. Ils dirent :
– Cet oiseau tourne sûrement autour d’un point d’eau. Mais nous ne souvenons pas que dans cette vallée il y avait une source d’eau quelconque.
Ils envoyèrent un coureur s’enquérir de la chose. Il retourna auprès des siens et les informa que la mère d’Ismaël se tenait près de l’eau.
Ils lui dirent :
– Nous autorises-tu à nous installer près de toi ?
Elle dit :
– Oui, mais vous n’avez aucun droit à l’eau.
– C’est d’accord, dirent-ils.
Ils campèrent donc et envoyèrent des émissaires prévenir leur tribu de venir se joindre à eux.
Ainsi, il y eut en cet endroit plusieurs familles. L’enfant devint un jeune homme et apprit la langue arabe. Quand il grandit, ils remarquèrent sa noblesse et il leur plut. Une fois pubère, ils le marièrent à l’une de leurs filles. Il a eu douze enfants, et sa descendance arrive jusqu’au Prophète Mohammed – qu’Allah prie sur lui et le salue.
Adapté de « La Vie de Mohammed et la Naissance de l’Islam ». Éditions Zeino