Nous vivons dans une société où l’on a oublié les larmes. Où pleurer est une anomalie, une exception. Les larmes sont réservées aux enfants ou aux éclats de rires. Où peut-être à ces quelques minutes touchantes dans les drames hollywoodiens dont certains raffolent. Dans nos jours et nos nuits, on ne pleure presque plus et on a oublié l’importance des larmes. Mêmes ces larmes d’émoi, qu’il est conseillé de retenir dans les moments difficiles, décès, maladie ou accident par exemple, sont si souvent absentes des visages. Les émotions seraient-elles devenues superficielles ? Les cœurs se seraient-ils endurcis ?
Dans la sourate Al-Isra (le voyage nocturne) les versets 107 à 109 évoquent ceux qui ont cru dans les générations précédentes, et qui à la lecture du Noble Coran versent des larmes et se prosternent. Et notre Créateur nous indique qu’il leur renforce alors leur piété. Nous connaissons les dizaines de hadiths et de traditions sur les compagnons qui nous rapportent à quel point ces braves hommes, courageux et téméraires dans les batailles, pleuraient quotidiennement dans leurs prières, leurs invocations, leurs nuits et leurs jours.
Le Prophète lui-même alaihi assalat wassalaam nous a souvent rappelé l’importance des pleurs dans la crainte d’Allah. Ainsi dans le hadith rapporté par Boukhari, parmi les sept sous l’ombre du Trône, le jour y il n’y aura d’autre ombre que celle du Trône d’Allah, figurent celui qui, au rappel d’Allah est tombé en pleurs. Il est rapporté que le Calife Omar, qu’Allah soit satisfait de lui, pleurait tant dans la crainte d’Allah que deux sillons s’étaient creusés sur son noble visage. Rares sont ceux aujourd’hui malheureusement – et nous n’en faisons malheureusement pas partie – que l’on pourrait qualifier ainsi de pleureur assidu.
Je t’invite cher lecteur ou chère lectrice, à te rappeler, sincèrement, quelle est la dernière larme que tu as versée dans l’intimité pour ton Seigneur. Si son souvenir t’échappe, nourris donc ton cœur de la lecture du Coran, de l’histoire de notre noble Prophète et des compagnons, lève-toi pour une prière dans le dernier tiers de la nuit, et humilie toi en implorant Allah pour qu’il adoucisse ton cœur et ton âme et qu’elle puisse enfin verser ces larmes si importantes pour le succès dans l’au-delà. Pleurer dans sa foi quotidienne pour qu’Allah nous envoie, par sa Grâce Divine, ces anges qui accueilleront les bienfaisants et leur donnent le sourire le jour du départ de cette vie d’ici-bas.