Le Moyen-Orient combattu aujourd’hui sans relâche par l’Occident était considéré il y’a quelques siècles comme le berceau de l’innovation et des grandes découvertes scientifiques.
Abu Ali al-Hasan ibn al-Hasan ibn al-Haytham plus connu sous le nom de Ibn Al-Haytham ou de son nom latin Alhazen, est l’un des mathématiciens, philosophes et physiciens du monde médiéval arabo-musulman qui a le plus marqué et révolutionné le monde de l’optique. Le scientifique irakien a été un des premiers physiciens à étudier la lumière, un des premiers ingénieurs et un des premiers astronomes du monde musulman.
La source de la révolution scientifique est son Traité d’optique (Kitab al-Manazir) qu’il achève en 1021 après six ans d’écriture. Dans les sept volumes qui composent son ouvrage, puis complétés par le Traité de la lumière (Risala fi l-Daw), il y formula la loi de la réflexion et de la réfraction de la lumière, n’hésitant pas à contredire la théorie de la vision des célèbres savants de l’Antiquité Ptolémée et Euclide, selon laquelle les objets sont éclairés par des rayons de lumière émanant des yeux. *
Pour Ibn Al-Haytham, les rayons provenaient non pas des yeux mais de l’objet situé dans le champ de vision. Dans l’un des tomes de son ouvrage, il prouve scientifiquement la théorie de l’intromission d’Aristote selon laquelle la lumière entre dans l’œil, il émet la certitude que l’œil peut percevoir la couleur, la forme, la transparence et il explique le pouvoir grossissant des lentilles. Il fut également le premier à illustrer l’anatomie de l’œil avec un diagramme, et il énonça également la théorie selon laquelle on reconnaît les objets grâce à la mémoire et non pas grâce à une simple sensation de jugement.
Il n’a pas seulement devancé de quelques siècles plusieurs découvertes faites par des scientifiques européens pendant la Renaissance. Celui qui est représenté sur les billets de 10 000 dinars irakiens, a influencé des scientifiques occidentaux comme Roger Bacon, Kepler et Vitellion.