Nice : bientôt la construction d’un collège musulman ?

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L’Association Avicenne présidée par Redouane Soum à proposé en début d’année 2010 à la mairie de la Trinité, commune situé près de Nice, dans les Alpes-Maritimes, un projet de construction d’un collège privé musulman qui devrait accueillir un effectif de 80 élèves, de la 6ème à la 3ème. Une aubaine pour les nombreuses familles musulmanes de la région qui souhaitent placer leurs enfants dans une école fidèle à leurs principes religieux. Mais du coté des riverains et du parti identitaire Niçois « Nissa Rebela », ce projet fait grincer des dents.

Le Collège « Avicenne » pourrait être le premier collège musulman de sa région

Baptisé « Avicenne », du nom du philosophe et médecin d’origine persane, le collège privé musulman pourrait, s’il aboutit, être le 8ème établissement confessionnel privé de France derrière celui de Toulouse, inauguré à la rentrée 2009, mais aussi l’unique dans la région des Alpes-Maritimes. L’association « Avicenne » porteuse du projet, prévoit l’aménagement de 4 classes d’environ une vingtaine d’élèves pour chacune allant de la 6ème à la 3ème, ainsi que des espaces de travail libre pour les élèves et les enseignants.

Au programme des enseignements, l’établissement propose à ces futurs élèves, l’apprentissage de l’arabe à raison de 2h par semaine, ainsi que des cours d’ «éthique musulmane », de pratique religieuse ou d’initiation à la lecture du Coran uniquement en option facultative. Le socle commun des matières à étudier restera lui fidèle à celui proposé par l’Éducation Nationale, et qui est en vigueur dans tout les établissements scolaires de France.

Une bonne nouvelle autant pour certains enseignantes qui peinent à trouver un poste en conservant leur hijab, que pour les parents musulmans soucieux de l’éducation religieuse de leurs enfants. Il sera bien entendu possible aux jeunes filles de porter le voile dans l’établissement si elles le souhaitent, mais ce ne sera pas obligatoire.

Prévu d’être initialement inauguré à la rentrée 2010, à savoir depuis septembre dernier, le traitement du permis de construire par la municipalité aura rencontré quelques embûches, notamment liés aux problèmes de sécurité routière. Les motifs avancés seraient un manque de places pour le stationnement des véhicules, mais aussi et au vu de l’emplacement du bâtiment, la difficulté de situer un lieu scolaire à proximité du boulevard Blanqui, qui est à forte pente, non sans risques pour les passages piétons.

Le projet a pris donc un gros retard mais la communauté musulmane de la région veut continuer d’y croire. En attente de la décision de la Mairie de la Trinité pour le permis de construire qui devrait être rendue avant les fêtes de fin d’années, Redouane Soum, le président de l’Association « Avicenne » initiatrice du projet, espère pouvoir inaugurer le collège, à la rentrée 2011 insha Allah.

Opposés au projet, riverains et partisans identitaires grognent déjà

Le projet d’aménagement du collège privé musulman « Avicenne » est prévu de se faire dans une maison achetée par l’Association des musulmans des Alpes-Maritimes en 1992 à hauteur de 1,62 millions de francs. Si l’établissement ouvre, il aura alors un contrat avec l’État qui le subventionnera en partie pour le financement des salaires du personnel éducatif.

L’ouverture de celui ci, c’est ce que refusent certains riverains car l’emplacement du collège poserait selon eux des problèmes au niveau de la circulation des véhicules. Alors pour apaiser les tensions, l’Association « Avicenne » les a conviés à une journée « portes-ouvertes » le 12 décembre dernier, pour amorcer le dialogue et parvenir à l’entente.

Une invitation à laquelle seulement peu de riverains ont répondus :

« On aurait espéré avoir un plus grand nombre de riverains, mais on est tout de même satisfaits d’avoir pu rencontrer certains de nos riverains (…) et d’avoir pu communiquer et dialoguer avec eux, c’est vraiment quelque chose d’important pour nous » explique Redouane Soum à un journaliste de France 3.

Pour le parti identitaire nationaliste Niçois « Nissa Rebela », qui dénonce la « manière très discrète » dont a été organisée cette journée, le manque de riverains présents s’explique par le fait qu’ «aucun des riverains avec qui nous sommes en contact n’ayant été mis au courant ». Sur leur site, ils invitent le président de l’Association « Avicenne » pour « débattre avec lui et ses amis dès qu’il le souhaitera de notre opposition à l’implantation de cet établissement islamique en Pays Niçois.»

En attendant, alors même que le projet est en cours de discussion, Nissa Rebela n’a pas manqué de lancer une pétition pour en empêcher l’aboutissement, et plus largement pour interdire toutes initiatives de ce genre dans la région. Porteuse à ce jour de plus de 570 signataires, la pétition est prévue d’être envoyée par le parti à Jean-Louis Scoffié (maire de la Trinité), à Eric Ciotti (président du conseil général) ainsi qu’à Francis Lamy (Préfet).

Face à cette opposition, à la limite de l’Islamophobie, le sous-préfet de Nice-Montagne, Christophe Marot estime qu’ « au même titre qu’il existe des instituts privés catholiques et juifs, la communauté musulmane a le droit de réclamer un lieu d’éducation ».

Connus pour avoir un taux de réussite remarquable (de 100% pour certains) depuis leur émergence récente en France, les établissements scolaires musulmans n’ont plus à prouver leur efficacité, tant ils répondent à l’enjeu crucial qu’est l’éducation, une éducation qui se veut respectueuse des valeurs et principes qui cimentent l’Islam.

Espérons alors pour les nombreux musulmans d’Alpes-Maritimes que cet établissement là puisse ouvrir ses portes insha Allah, au delà de toutes les critiques dont il peut faire l’objet.

Par Oum Maryam

By Younes

4 thoughts on “Nice : bientôt la construction d’un collège musulman ?”
  1. Je prie celui qui est à l’origine de toutes choses de vous faciliter les démarches et de vous aider à obtenir l’ouverture rapidement. Ainsi vous pourrez enfin obtenir l’égalité face aux 2 autres fortes communautés, dans un pays qui prône haut et fort le slogan de l’égalité.

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