Nous avions évoqué la belle histoire d’Henry Edward Stanley, cet anglais converti à l’islam. Il avait alors été le premier député anglais de l’histoire, au 19ème siècle. Toujours dans le même siècle, nous parlerons brièvement aujourd’hui de Philippe Grenier, le premier député musulman français de l’histoire.
Né le 14 août 1865 à Pontarlier dans le Doubs, Philippe Grenier était un homme doué et brillant. Il fut notamment médecin, et homme politique. Il était le fils d’un ancien capitaine de cavalerie, qui avait servi Napoléon III. Très jeune, il fut orphelin de père, puisque celui-ci mourut alors qu’il n’avait que six ans seulement.
Il effectuera ses études secondaires dans la ville de Besançon, puis décrochera son baccalauréat. De 1883 à 1890, il étudiera la médecine à la faculté, puis ouvrira son propre cabinet à Pontarlier, sa ville natale. En 1890 toujours, il part en Algérie à Blida, pour rencontrer son frère qui y vivait. C’est à ce moment là qu’il commencera à s’intéresser à la culture musulmane. Le problème, c’est qu’il reste outré de la façon dont les algériens musulmans sont traités là-bas. Entre misère et injustices sociales, il rentre en France et commence à étudier le Coran. En 1894, il retourne une seconde fois en Algérie, toujours à Blida, et se convertit à l’islam. Suite à sa conversion, il décide de se rendre à la Mecque, en Arabie Saoudite.
La suite de son histoire va prendre une tournure incroyable. N’ayant peur de personne à l’image de Omar Ibn Al Khattab, il rentre en France en adoptant la tenue vestimentaire des algériens de l’époque : la gandoura et le burnous. Malgré les railleries de la presse sur ses nouveaux habits, il tente sa chance pour devenir député de Pontarlier, après la mort de son prédécesseur. Avec une campagne modeste mais convaincante, il obtient 51% des voix au deuxième tour, le 20 décembre 1896. Il y a donc tout juste 119 ans, il devient fièrement le premier député musulman de France.
M. oum Zainab