Loin des feux des projecteurs, s’est déroulé du 12 au 14 mai, le festival Karama de Gaza. Et tout comme le festival de Cannes, un tapis rouge a été déployé, sur 60 mètres, mais dans un quartier totalement en ruine, Al Shijaya.
C’est la première édition du Festival du film des Droits de l’Homme de Gaza. Une édition qui s’était fixée pour objectif de dénoncer la violation des Droits de l’Homme à Gaza, mais aussi le sérieux retard de la reconstruction de l’enclave palestinienne depuis l’offensive israélienne en été 2014, qui avait fait plus de 2000 morts. Ce fut aussi l’occasion de projeter une sélection de films. Organisé par un collectif de producteurs de télévisions, et de journalistes palestiniens, l’Edition a mis en lumière près de 28 films de réalisateurs palestiniens, syriens, irakiens, chiliens. Les productions avaient tout pour thème commun la violation des Droits de l’Homme.
Le choix du lieu, un quartier totalement en ruine, est hautement symbolique, et le déploiement d’un tapis rouge relève un contraste particulier, et qui a frappé les esprits. La cérémonie d’ouverture a donc eu lieu entre des immeubles en ruine. « Un écran géant a été installé sur la façade d’un immeuble encore en ruines. » raconte un journaliste, Saoud Abu Ramadan, qui est aussi l’un des organisateurs du festival.
Le choix de ce long tapis rouge est très fort aussi : » D’abord, il est rouge couleur sang, pour rappeler tous les morts qu’a causé le conflit. Mais c’est aussi une façon de mettre en avant les habitants de Gaza : dans les prestigieux festivals à travers le monde, le tapis rouge est réservé aux stars et aux personnalités. Ici, il est pour tous les habitants de Gaza, une façon de dire que chacun d’entre eux compte » explique Saoud.
Le journaliste précise aussi un autre point crucial de festival : alerter la communauté internationale sur les promesses non tenues relatives à la reconstruction de la bande de Gaza.
En effet, maintes promesses avaient été faites par des pays, et la communauté internationale pour fournir une aide à la reconstruction de la bande de Gaza à la suite des frappes israéliennes. Mais jusqu’à ce jour, les débris n’ont même encore été déblayés. Honteux.