Alors que se profilent des échéances électorales locales, certaines personnalités publiques se permettent de « réécrire » l’histoire et de fabriquer leur propre mémoire du passé.
Ainsi, le maire d’extrême droite de Béziers, Robert Ménard ne digère toujours pas, 53 années plus tard, la signature des accords d’Evian le 19 Mars 1962. Ou encore, comme nous l’apprend la presse, les révélations concernant l’influence de l’ancien mentor Patrick Buisson sur l’ex-président Sarkozy. Ce conseiller spécial à la présidence, aurait pesé de tout son poids pour que celui qu’il surnommait « Naboléon » dénonce, en 2012, l’accord historique qui mit fin au conflit.
Pourtant le temps des colonies est belle et bien révolu ; plus d’un demi-siècle après ces faits historiques, ces hommes en charge de responsabilités publiques continuent à vivre dans une vision dépassée de la France. Le malaise est palpable et c’est une psychothérapie de groupe qu’il faut envisager; comment peut on à des fins électoralistes faire preuve d’autant d’irresponsabilité. Le pays a besoin d’apaisement et de sang froid, c’est l’unité de la société toute entière qui est en jeu.
Pour mémoire, le 19 mars 1962 marque la ratification des accords d’Evian qui clôturent ce que l’on nommera difficilement, plus de 40 ans plus tard, « La guerre d’Algérie ». Un conflit armé d’une violence effroyable qui a été présenté à l’époque comme des opérations de maintien de l’ordre. 53 années n’ont pas permis de panser les plaies béantes de part et d’autres de la méditerranée. L’horreur des massacres,les tortures, l’ampleur des victimes civiles ont laissé place à l’incompréhension murant dans le silence cette partie sombre de l’histoire.
Ces accords mettent officiellement fin à presque 8 années de guerre impliquant près d’1 demi million de soldats français. Les victimes de cette tragédie se comptent en centaines de milliers, le gouvernement algérien estime de son coté les pertes humaines à plus d’1 million et demi.
Les accords d’Evian devait assurer l’égalité des droits entre français et algériens, le maintien et la coexistence des communautés sur une terre commune. Malheureusement c’est le contraire qui se produisit avec le départ de près de 1 million de pied de noir en 1962. Une déchirure qui marque encore les esprits aujourd’hui.
Les nostalgiques de l’ordre colonial restent bloqués dans une vision sclérosée et passéiste. A l’aube du 21eme siècle, l’avenir du pays se trouve dans cette « jeunesse colorée » de France pour qu’ un nouveau chapitre de l’histoire nationale s’écrive.
crédit photo
Salam barraka Allahou fikoum pour cet article de qualité comme toujours d’ailleurs machAllah. Cependant une grosse faute s’y est glissée et je me devais de vous la signaler sans aucune prétention de ma part. On trouve la forme conjuguée « se produisa » dans le texte alors qu’il s’agit de la forme « se produisit ». S’il existe une manière plus directe de vous contacter pour un problème de ce genre n’hésitez pas à me le faire savoir. Salam.
3leik salam wa rahmatoulah, Allahi jazik pour ta remarque akhi.
Très belle analyse. Le risque futur pour les algériens est que ces nostalgiques de la colonie algérienne prennent le dessus sur la mentalité française et arrivent à asseoir leurs desseins de reconquérir la patrie
perdue à cause d’une pseudo trahison de De Gaulle. Mais le plus grave c’est que les algériens eux-mêmes , surtout la jeunesse, désespèrent de la gouvernance mafieuse de leurs décideurs et s’alignent sur une approbation de la recolonisation de leur pays à la grande exaltation des pieds-noirs qui attendent depuis plus d’un demi siècle le retour à leur là-bas !