Le vendredi 30 janvier s’est tenu la 18ème édition du concours de plaidoirie pour les Droits de l’Homme des lycéens au Mémorial de Caen. Parmi les finalistes, nous retrouvons un lycéen axonais (Aisne) de 17 ans d’origine franco-syrienne. Yamane Jaber, élève au lycée Saint Jean & La Croix à Saint-Quentin est arrivé troisième au concours.
Après avoir remporté la final régional, quatorze lycéens venus des quatre coins de la France sont venus participer à cette finale nationale du concours. Comme le stipule le règlement dans son article 2, l’objectif du concours est le suivant : « Les candidats doivent rédiger une plaidoirie illustrant une situation d’atteinte aux droits de l’homme. La plaidoirie devra porter sur une cause concrète et d’actualité. Il peut s’agir d’un cas général ou d’un cas particulier concernant une personne persécutée ».
Le jeune franco-syrien a choisi de rédiger sa plaidoirie sur la situation d’atteinte aux droits de l’Homme en Syrie. Interviewé par un quotidien régional, Aisne Nouvelle, il évoque l’importance pour lui « de rappeler la souffrance du peuple syrien ». »Je suis Syrien, et je devais faire quelque chose pour mon pays » explique-t-il.
Intitulée « La Révolution syrienne, une lutte, une souffrance pour la liberté », sa plaidoirie rappelle la souffrance du peuple syrien, met l’accent sur les violations des Droits de l’Homme d’un peuple meurtri, opprimé. Rappeler une situation désastreuse dont on parle de moins en moins dans les médias, c’était aussi l’enjeu de sa plaidoirie. But atteint, et prix mérité, Yamane Jaber remporte le troisième prix qui est une visite du siège de Reporters Sans Frontières à Paris.
Au delà du prix, et de la reconnaissance de son travail, c’est aussi un bel hommage pour le peuple syrien, aux membres de sa famille morts sous la torture.
Verbatim de la plaidoirie de Yamane
« Cela fait presque quatre années que perdure la révolution syrienne. Quatre longues années de mort, de destruction, de tristesse. Pourtant, c’était bien avant tout une révolution, un espoir de changement, aujourd’hui oublié par tant. »
« Le régime criminel du président Bachar El-Assad a répondu par la plus extrême violence aux mouvements sociaux initiés en mars 2011. Les manifestants furent massacrés, torturés par les sbires sanguinaires du tyran. Jusqu’à aujourd’hui, plus de deux cent mille hommes, femmes et enfants sont morts en Syrie tués par ce régime despotique régnant par la terreur. D’ailleurs, le système carcéral du régime syrien est dénoncé par l’ONG Human Rights Watch comme un archipel de la torture.»
« Mais la révolution, cette révolte sacrée, ne peut être arrêtée ni par les balles, ni par la torture. Elle persiste jusqu’à l’avènement ultime de la Liberté, droit fondamental recherché par de nombreux hommes, par de nombreuses femmes, par de nombreux pays, et dont la seule prononciation en Syrie est synonyme de mort. »
Crédit Photo : Impression Ecran France télévisions