Nous vous communiquions précédemment un bilan de la manifestation qui s’est tenue à Barbès, le samedi 19 juillet dernier. Depuis, bon nombre d’interpellés sont toujours emprisonnés comme « Nouh Chebbaï », un militant de la campagne Abrogation des Lois Islamophobes (ALI). Comble de l’histoire, Nouh s’était photographié derrière les barreaux la semaine dernière, afin de demander comme beaucoup d’autres la libération du jeune Mohammed, mis en examen pour rébellion et incitation à la haine lors d’une manifestation pro-Gaza précédente.
Manifestation à Barbès
Le militant Youssef Boussoumah indiquait par ailleurs qu’un site internet était en cours de création, dans le but de répertorier toutes les violences et les abus qui sont rapportés par les citoyens manifestants. De très nombreuses vidéos circulent sur Youtube et les réseaux sociaux depuis, dont une qui crée particulièrement la polémique : on y voit plusieurs CRS en train de malmener un individu handicapé moteur, à terre.
Les médias, une fois encore, ne rapportaient qu’une partie des faits et ne s’intéressaient que peu aux nombreux autres rassemblements qui ont eu lieu en France. Europe 1 parlait par exemple d’une « centaine de manifestants » à Barbès, alors qu’ils étaient clairement plusieurs milliers.
Le Président François Hollande est de plus en plus critiqué pour son choix de faire interdire les manifestations, l’opposition estimant qu’il « encourage les affrontements ». Dernièrement, M. Hollande mettait en garde tant bien que mal ceux qui « veulent à tout prix manifester », le NPA (Nouveau Parti anticapitaliste) étant le seul parti politique à maintenir son appel aux rassemblements.
Manifestation à Sarcelles
Depuis, les images d’affrontements violents ayant eu lieu en marge d’une manifestation interdite à Sarcelles le dimanche 20 juillet, circulent. On y aperçoit notamment des groupes de jeunes hommes qui cassent des biens publics (abribus, trottoirs, rames de tramway etc.) et s’attaquent aux forces de l’ordre. Si l’on peut comprendre une certaine volonté de s’opposer physiquement aux représentants armés de l’État qui brime les manifestants, on ne peut décidément pas accepter ces actes de vandalisme.
Les biens publics sont à la disposition des usagers qui seront les premiers lésés par leur détérioration, et qui plus est, ils seront restaurés ensuite avec l’argent du contribuable, c’est-à-dire le nôtre, le vôtre. Le message passé est totalement négatif, obsolète, et bien sûr effrayera le spectateur lambda qui aura déjà tendance à penser qu’en banlieue, on « grimpe aux arbres ».
Pire, il semblerait que des commerces juifs, comme non-juifs, et des synagogues aient été attaqués avec le concours une fois encore de la LDJ. Il s’agit désormais, si ces faits sont avérés, de déterminer qui sont les responsables et de les punir.
Bernard Cazeneuve ou encore le Premier ministre Manuels Valls ont condamné ce lundi les violences, et parlent « d’antisémitisme, de racisme ». De nombreuses personnalités se sont emparées des faits afin d’appuyer leur discours. Le secrétaire national de l’UMP et élu de Levallois-Perret David-Xavier Weiss a affirmé sur Twitter : « Les jeunes algériens, le NPA, quelques socialistes montrent leur visage : haine, antisémite, soutien au terrorisme, saccage à Paris ». Nous nous demandons toujours pourquoi il est fait question d’Algérie dans ses propos, ainsi que l’adjectif « les » qui tend à généraliser toute la communauté algérienne de France.
Les algériens n’ont aucune leçon à recevoir de M. Weiss, en terme de « haine ». Le 17 octobre 1961, suite à l’interdiction de manifester émanant aussi du gouvernement français, entre 30 et 200 algériens avaient été tués puis jetés à la Seine. Un bilan qui reste aujourd’hui encore impossible à préciser, au vu du nombre de disparus qui subsiste.