#15mars2004 : témoignage d’une lectrice qui a vécu l’interdiction du hijab à l’école

musulmane hijab voile islamique

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Il y a quelques jours, étaient tristement commémorés les 10 ans de l’application de la loi anti-hijab à l’école qui a exclu de nombreuses adolescentes du système scolaire français. Beaucoup de soeurs ont souffert de cette loi d’exception. Certaines ont arrêté les études, d’autres ont retiré avec tristesse leur hijab pour poursuivre leur scolarité, d’autres se sont battues pour continuer leurs études à distance. AJIB.fr a eu l’occasion de s’entretenir avec une lectrice qui a vécu ces tristes moments, elle nous raconte.

AJIB.fr : Comment avez-vous vécu la loi du 15 mars 2004 ?

J’étais encore collégienne lorsque cette loi a été promulguée, j’avais 14ans. Manquant d’assurance, je faisais comme les autres : je l’enlevais à l’entrée de l’établissement sous l’œil vigilant des surveillants, et je gardais une sorte de filet sur mon chignon, par gêne profonde. Comme je portais déjà de longues jupes, par pur choix personnel, je me rappelle avoir été convoquée deux fois par la directrice qui me demandait pourquoi je m’habillais ainsi.

AJIB.fr : Qu’avez-vous décidé de faire pour la suite de vos études ?

J’ai pu par la suite intégrer un lycée professionnel catholique privé, qui me permettait de garder un voile enroulé à l’arrière de la tête et me tolérait grâce à mes excellents résultats, privilège qui malheureusement n’était pas accordé à d’autres musulmanes du même établissement.

Ils étaient pourtant libres d’accepter le voile au sein du lycée, mais ils ne voulaient pas ternir leur image en risquant d’attirer une foule de musulmanes… Le pouvoir donné aux directeurs est énorme malheureusement.

Après l’obtention de mon diplôme, j’ai décidé de passer un baccalauréat littéraire avec le CNED, que j’ai obtenu avec mention après une année d’études à domicile, al hamdulillah.

AJIB.fr :  Votre statut de candidate libre vous a-t-il permis de passer le baccalauréat sans encombres ?

J’ai quand même fait appel au CCIF (et à la juriste Lila Charef que je remercie au passage pour sa gentillesse) qui a appelé le lycée dans lequel je devais aller passer les examens pour un rappel à la loi, afin de ne pas être embêtée le jour des examens. C’était utile car le lycée n’était pas au courant du statut particulier de « candidate libre », et aurait pu me poser problème. J’étais juste regardée comme un OVNI par certains professeurs dans les couloirs, mais tout s’est bien passé.

J’avais en effet entendu deux amies candidates libres qui, dans un autre lycée de la région, avaient été traitées en parias et mises dans une salle seules pour leurs examens, le hijab étant peut-être contagieux ?

AJIB.fr :  Où en êtes-vous actuellement ?

J’ai ensuite continué mes études à l’université en Suisse, ayant la chance d’habiter non loin de ce pays. J’y ai trouvé une ouverture totale et un réel souci de permettre à toutes et à tous l’accès à l’éducation. Le système scolaire français me dégoûte tellement que je ne pourrais y remettre les pieds pour rien au monde.

AJIB.fr : Que diriez-vous aux instigateurs de cette loi et de ses supporters s’ils pouvaient vous lire ?

Vous ne pourrez pas empêcher les citoyens, libres, d’aller vers l’Islam et ses magnifiques valeurs qui parlent à tant de monde dans cette société décadente. Vous ne pourrez jamais empêcher les femmes d’aspirer à leur propre vision de la dignité et de l’épanouissement.

By Younes

2 thoughts on “#15mars2004 : témoignage d’une lectrice qui a vécu l’interdiction du hijab à l’école”
  1. Salam alaykom. La sœur a été récompense par Allah car elle a tenu a lui. Allah a dit : ومن يتقي الله يجعل له مخرجا و يرزقه من حيث لا يحتسب

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