Suisse : l’initiative anti-immigration d’extrême-droite est votée et approuvée

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En décembre dernier, la rédaction d’Ajib publiait un article sur l’initiative proposée en février 2012 par l’UDC (extrême-droite suisse), intitulée « contre l’immigration de masse ». Des sondages affirmaient que la proposition ne récoltait alors que 36% d’avis favorables

Un bilan navrant

En ce sombre dimanche du 9 février 2014, l’initiative a été soumise à la votation du peuple qui a rendu son verdict malgré l’opposition du Conseil Fédéral : avec 50,3% de « oui », l’UDC l’a emporté sur une « petite » différence de 19’526 voix.

Le soutien le plus fort est venu du Tessin, ainsi que d’autres cantons comme Appenzell, Schwytz ou encore Berne. La Suisse Romande a massivement rejeté le texte pour sa part.

Le texte soumis au vote suggère que la Suisse « gère de manière autonome l’immigration des étrangers ». Des « plafonds et contingents annuels » devront déterminer le nombre d’autorisations délivrées. Ceux-ci seront fixés « en fonction des intérêts économiques globaux de la Suisse et dans le respect du principe de préférence nationale » et l’étude d’une demande d’autorisation de séjour prendra particulièrement en compte « la demande d’un employeur, la capacité d’intégration du demandeur et une source de revenus suffisante et autonome ».

L’initiative remet par ailleurs en cause les accords de libre circulation conclus avec l’Union Européenne et l’Association européenne de libre-échange (espace Schengen), donnant aux citoyens européens un accès libre au marché du travail suisse.

Sont concernés tous les travailleurs étrangers vivant en Suisse, mais aussi leur famille, les travailleurs frontaliers résidant à l’étranger, les réfugiés et les demandeurs d’asile.

La Suisse s’enfonce dans le populisme et la démagogie

Début janvier, douze organisations patronales ont fait part de leur inquiétude. Dans un pays où seulement 3% de la population active est au chômage, la libre circulation « permet aux entreprises suisses de recruter en Europe la main-d’œuvre spécialisée dont elles ont besoin quand elles ne la trouvent pas en Suisse ».

Le conseiller Ueli Leuenberger (issu du Parti des Verts) affirme sur sa page Facebook : « Première démarche urgente à faire pour les gens de gauche et toutes celles et ceux qui défendent les droits fondamentaux et les droits des migrants : montrer notre solidarité avec les immigrés qui vivent chez nous et ouvrir un vrai débat, tourné vers des actions concrètes, et déterminés en faveur de l’immigration et en faveur des travailleurs et locataires. »

Comme lors de l’initiative contre les minarets en 2009, ce sont majoritairement des cantons où l’immigration est faible qui ont voté une initiative anti-immigrés contrairement à Genève, qui est un canton extrêmement multi-culturel. Cherchez l’erreur ?

Par ailleurs, nous rappelons que le 10 novembre 2013 c’était le MCG (deuxième parti suisse d’extrême-droite notoire) qui entrait au gouvernement Suisse pour une première  historique.

La faute à l’abstention ? Si le MCG était entré au gouvernement avec 46,40% de participation aux votations, l’abstention a frôlé les 43,5% pour l’initiative anti-immigration.

 

By Younes

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