Il s’avère que l’ancien Premier ministre français François Fillon (UMP) était en visite en Israël les 30 janvier et 1er février derniers, en parallèle avec le Ministre de l’Éducation Vincent Peillon. Une conférence exceptionnelle a été donnée au Campus Francophone de Netanya (là où Nicolas Sarkozy avait été reçu l’an passé) sur le thème : « La France face aux défis du Proche et Moyen Orient ».

Au cours de son séjour, François Fillon a rencontré différents leaders politiques israéliens et français d’israël, comme Benyamin Netanyahou et Shimon Peres.

L’ancien Premier ministre se veut proche de l’état sioniste

A la fin du discours prononcé au Campus, Fillon a accordé une interview exclusive à i24news, dont les propos extrêmes circulent depuis sur les réseaux sociaux.

« J’ai toujours été passionné par le destin d’Israël. J’ai tremblé pour Israël pendant la guerre de Kippour » a-t-il annoncé, avant d’ajouter que la France devait servir d’exemple au Proche-Orient.

« Israël est l’ami, l’allié de la vieille Europe » a-t-il dit, « Ce qui vous touche nous touche, ce qui vous tourmente nous tourmente parce qu’il existe entre Israël et l’Europe un lien moral et historique ». Avec de tels propos, l’impunité israélienne est encore assurée pour de nombreuses et belles années : c’est-à-se demander quel lien si profond unit les deux pays.

La farce continue : « Israël est une vraie démocratie, autour d’Israël cette liberté n’a pas d’égal », ajoutant que l’état « hébreu » n’était pas une nation comme les autres. Il est vrai que l’apartheid en 2014 est devenu un fait plutôt rare à travers le monde.

Les questions de l’antisémitisme et du boycott ont été traitées, bien entendu dans le sens des volontés israéliennes. L’interview a été conclue par l’affirmation du soutien indéfectible de la France à Israël.

L’UMP et les élections à venir

Après un mois de duel à mort contre son rival Copé concernant l’élection à la présidence du parti de droite, l’homme d’État ne s’en est pas sorti sans séquelles. Son image extrêmement écornée, c’est finalement Jean-François Copé qui était élu président UMP jusqu’en novembre 2015.

D’ici les primaires de 2016, il reste donc la possibilité à François Fillon de s’imposer à nouveau en homme fort car l’UMP aura besoin d’un leader au charisme au moins équivalent à celui de Nicolas Sarkozy, désormais retiré « officiellement » de la scène politique française.

Dans la course aux soutiens et financements, quoi de plus normal pour un élu potentiel que de quémander quelques bons points en Israël ?

Rappelons qu’en France, certains lobbies pro-israéliens tels que le CRIF ou la LICRA sont extrêmement influents, les élus politiques étant par ailleurs annuellement conviés à des dîners où leur grande amitié pour un gouvernement qui pratique encore la ségrégation y compris dans les territoires occupés et colonisés, est clamée.

Dans un monde régit par les lois complexes des relations internationales et de la diplomatie, la visite en Israël est désormais la case obligatoire pour tout homme politique qui se respecte, et qui vise le trône.

Crédit Photo