Israël : une députée noire d’origine éthiopienne se voit refuser son don de sang

Lorsque la députée Pnina Tamano-Shata est venue donner de son sang dans une collecte organisée au sein du Parlement israélien le 11 décembre 2013, son élan de générosité a vite été interrompu par cet accueil peu chaleureux : « Nous n’acceptons pas le sang particulier des juifs éthiopiens », lui affirme un membre du Magen David Adom (société nationale du Mouvement de la Croix-Rouge), dans une séquence vidéo.

Il s’agit en vérité d’une ancienne directive du ministère de la santé, toujours en vigueur, qui interdit les dons de sang de personnes nées dans des pays où le risque de maladies comme le SIDA est accru. La députée avait justement contesté cette directive dans le passé, mais voulait à nouveau s’exprimer sur le fait qu’elle est « assez bonne pour servir l’Etat, mais pas pour donner mon sang. C’est une insulte » scande-t-elle. En effet, elle avait déjà manifesté 16ans en arrière avec la communauté des juifs éthiopiens lorsque les médias avaient révélé que les autorités se débarrassaient du sang donné, sans l’utiliser…

Si la majorité des politiques l’ont soutenue, Netanyahu le premier ministre de l’état sioniste a promis de faire examiner la directive du ministère pendant que le président Shimon Peres rassurait son public. Le député arabe israélien Ahmed Tibi a parlé quand à lui du « virus du racisme » qui sévit en israël, et ceci dans bien d’autres domaines que la santé.

Rappelons que plus de 100’000 juifs d’Ethiopie ont immigré en israël au cours des trente dernières années, notamment lors des opérations « Moïse » et « Salomon », en 1984 et 1991.

Après des manifestations xénophobes, le ministre de l’intérieur, Elie Yishaï, chef du parti religieux Shass avait préconisé de « mettre derrière les barreaux tous les clandestins africains afin de protéger le caractère juif de l’état d’israël » tandis qu’une députée du Likoud, le parti de droite de Netanyahu avait assimilé les clandestins à un « cancer qui prolifère ».

En 2013, une source gouvernementale avouait au quotidien Haaretz qu’israël essayait de contrôler les naissances des immigrées éthiopiennes, en leur administrant de force un contraceptif longue durée (du Dépo-Provera) dès leur entrée sur le territoire.

Dans l’esprit purement nationaliste de l’évolution de l’entité sioniste, il n’est guère surprenant que l’exclusion et l’élitisme se dévoilent de manière significative au sein de la population comme du gouvernement. Si israël est né dans la violence, la barbarie et l’impunité internationale, la logique même veut qu’israël perdure dans cette voie.

par Lila