Vendredi et Samedi dernier quelques milliers d’Egyptiens sont descendus dans les rues du Caire et sur la très célèbre place Tahrir pour réclamer l’application de la loi islamique (Charia) dans la future Constitution.

Ce que souhaitent les manifestants

Depuis la chute de l’ancien président Hosni Moubarak voilà plus d’un an et demi, la Constitution alors en vigueur a été suspendue par le Conseil Suprême des Forces Armées (CSFA) qui avait alors prit le pouvoir de manière temporaire. Cela fait donc des mois que le peuple égyptien attend qu’une nouvelle Constitution soit établie et particulièrement depuis qu’il a élu, le 24 juin dernier son nouveau président, Mohamed Morsi à la tête du pays.

Le peuple égyptien compte désormais faire entendre ses idées et faire ses propres choix. Mais ce qui pose problème ce n’est pas tant que la loi islamique soit introduite dans la nouvelle Constitution puisque c’était déjà le cas dans la précédente. Le réel désaccord viendrait en fait du choix du terme qui sera employé pour désigner le nouvel amendement évoquant la Charia. En effet, même si les principes de la Charia étaient déjà le fondement de l’ancienne Constitution le Front Salafi et la Jamaa Islamya souhaitent faire remplacer le terme de  « principe » par celui de « précepte ».

Tout un amalgame pour certains médias

Le Front Salafi et la Jamaa Islamiya auraient appelé à manifester tandis que le parti des Frères Musulmans ainsi que le parti Al Nour auraient annoncé leur refus de participer au rassemblement de vendredi. Ceci dit, une majorité d’Égyptiens souhaitent que la loi islamique ait une place importante dans leur Constitution et qu’il ne s’agit là ni d’islamisme, ni d’ultra conservatisme comme le soulignent certains médias.

En France et dans beaucoup de rédaction occidentale, l’évènement a été évoqué une fois de plus, sous l’angle religieux ou plutôt anti-religieux mettant complètement sous la touche la liberté de choix des Égyptiens. Une parade des médias occidentaux que nous avions vu déjà vu lorsque que Mohamed Morsi issu du parti des «  Frères Musulmans » fut élu.

Pourquoi cela est-il si dérangeant qu’un parti qui mette en avant des valeurs islamiques soit au pouvoir ou que des partis religieux aient des revendications ? Le principal n’est-il pas que cela soit le choix du peuple ? N’avons-nous pas dans le paysage politique français un parti extrémiste raciste qui perdure et ce sous couvert de la liberté d’opinion et d’expression ? Il serait temps que les médias français fassent preuve d’un tout petit peu d’honnêteté intellectuelle…

D’ici à ce que cette révolution se fasse il faudra, coté égyptien, attendre de voir comment évoluent les débats au sein de la commission chargée de rédiger la nouvelle Constitution pour en savoir un peu plus.

Par Jouwayria